Tomorrowland Winter revient pour une nouvelle édition à l'Alpe d'Huez, sur fond de contestation de militants écologistes

Le coup d'envoi de la quatrième édition du festival Tomorrowland Winter vient d'être donné à l'Alpe d'Huez. Une manifestation des opposants s'est tenue samedi pour dénoncer l'impact environnemental du festival, alors que les premiers fêtards venus de nombreux pays s'installent dans la station de l'Oisans.

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Perché au bord des pistes, à 2 400 mètres d'altitude, le Crystal Garden est la plus grosse des scènes extérieures de Tomorrowland Winter. Elle s'apprête à accueillir, pendant une semaine, plusieurs milliers d'amateurs de musique électronique alors que le coup d'envoi du festival a été donné samedi 16 mars à l'Alpe d'Huez, en Isère.

L'événement, de retour pour une quatrième édition, s'annonce déjà comme un nouveau succès pour la station de l'Oisans, alors que la saison de ski touche à sa fin. Grâce aux festivaliers attendus tout au long de la semaine, l'Alpe d'Huez va pouvoir remplir ses 26 000 lits.

"On constate dans toutes les stations françaises, à partir de la mi-mars, une baisse de la fréquentation. Accueillir un tel festival qui nous permet d'avoir un taux de remplissage équivalent aux vacances de février, c'est une très bonne chose pour notre économie, c'est une très bonne chose pour les emplois, puisque cela permet aussi à nos socio-professionnels de faire des contrats plus longs à leurs saisonniers et par les temps qui courent, c'est important", estime Frédéric Badjily, le directeur de l'Office de tourisme de la station.

Mais le festival belge a aussi ses détracteurs. Ce samedi midi, une quarantaine de militants écologistes se sont rassemblés sur le front de neige pour dénoncer l'empreinte carbone de l'événement et plus généralement son modèle économique.

"Cette montagne en libre-service format Disneyland, on n'en veut pas", résume Sébastien, membre du collectif Stop Tomorrowland Alpe d'Huez, venu de Grenoble pour manifester. "C'est une semaine où on fait venir volontairement 4 000 personnes en avion du bout du monde. Un vol aller-retour depuis Rio, c'est l'équivalent de 40 tonnes de glaciers qui vont disparaître d'ici la fin du siècle. Voilà l'empreinte carbone."

Le festival signe pour cinq éditions supplémentaires

Selon les organisateurs, 80 % des festivaliers viennent d'Europe et les autres des Etats-Unis, du Canada, du Brésil ou encore du Moyen-Orient. Et Tomorrowland Winter a prévu de s'installer pour cinq éditions supplémentaires à l'Alpe d'Huez, soit jusqu'en 2030.

L'accord a été formalisé dans un contrat de partenariat signé avec la commune, lui aussi objet de contestations de la part d'associations et d'élus écologistes de l'Isère, estimant que le marché aurait dû faire l'objet d'une mise en concurrence.

"On demande au préfet de contrôler les conditions de légalité de la passation de ce marché. (...) Ces marchés auraient dû avoir des clauses de durabilité et des clauses environnementales. Tout le sujet, c'est de dire qu'on ne peut pas organiser un événement d'une telle envergure sans poser la question de son insertion dans le paysage de montagne avec tout ce qu'on doit prévoir en termes de consommation, de mobilité, d'émissions de CO2", juge Pierre Janot, président de l'observatoire Finance, climat, biodiversité.

Cette prolongation de contrat nous garantit qu'on sera là encore un petit temps et qu'on pourra faire tous les efforts possibles.

Frédéric de Gezelle, porte-parole de Tomorrowland Winter

Les associations Mountain Wilderness et France Nature Environnement, avec le collectif Stop Tomorrowland, ont adressé un courrier au préfet de l'Isère pour demander la mesure des niveaux sonores du festival qui se tient à proximité du Parc Naturel des Écrins.

En signant ce contrat, les organisateurs promettent d'être plus vertueux en s'installant dans la durée. "Cette prolongation de contrat nous garantit qu'on sera là encore un petit temps et qu'on pourra faire tous les efforts possibles, investir bien plus pour devenir beaucoup plus écologiques qu'on ne l'est maintenant. Mais pour cela, il nous faut un avenir dans la station", avance Frédéric de Gezelle, porte-parole de Tomorrowland Winter.

Ce samedi, les premiers amateurs d'électro se sont échauffés en attendant le coup d'envoi du premier set. Quelque 22 000 festivaliers et une centaine de DJ sont attendus jusqu'au 23 mars. Les retombées économiques locales sont évaluées à 13 millions d'euros par Tomorrowland.

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