Les employés du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, ont refusé de prendre leur poste ce vendredi pour manifester leur colère après l'agression de l'un de leurs collègues. Un surveillant souffre de brûlures, après avoir été aspergé d'huile bouillante par un détenu.
Un surveillant du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, a été agressé à l'huile bouillante par un détenu et pris en charge pour des brûlures, ont indiqué vendredi les syndicats et la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires (DISP) de Lyon.
Les faits se sont déroulés le jeudi 30 mars, vers 16h30, au troisième étage du centre de détention. Selon Alain Chevallier, secrétaire régional du syndicat UFAP UNSa, le détenu a aspergé le surveillant d'huile bouillante après l'avoir appelé. Le gardien a été touché "aux deux jambes, à la main et au niveau du ventre".
Selon Kamel Sayah, délégué syndical Force Ouvrière et surveillant à la maison d'arrêt de Chambéry, il souffre de brûlures aux 1er et 2e degrés qui lui vaudront une incapacité totale de travail (ITT) de 11 jours.
Blocage de la prison par les agents
Confirmant l'agression, la DISP souligne que "le surveillant a pu avoir une prise en charge médicale rapide (et) est sorti rapidement de l'hôpital".
"La DAP (direction de l'administration pénitentiaire) et la DI (direction interrégionale) lui apportent son soutien et restent en lien avec lui", a indiqué à l'AFP Méline Rodde, responsable communication de la DISP Lyon. Le détenu a été placé en garde à vue, a-t-elle précisé.
A la suite de l'agression, les employés du centre, qui n'ont pas le droit de grève, ont initié un "mouvement social", refusant de "prendre leur poste" et bloquant de fait la prison, a indiqué Kamel Sayah.
Dans un communiqué, l'UFAP UNSa Justice "dénonce depuis plus de deux années une gestion locale de l'établissement hallucinante" avec des "personnels de plus en plus désespérés qui n'aspirent qu'à postuler vers d'autres destinations professionnelles".
La porte-parole de la DISP Lyon a confirmé "un mouvement de personnel" à Saint-Quentin-Fallavier depuis vendredi matin. Le directeur interrégional, Paul Louchouarn, était attendu sur place dans l'après-midi, a-t-elle indiqué.
Avec AFP