Un couple installé en Isère a été victime d'une société malhonnête d'installation de panneaux photovoltaïques. La justice a tranché en leur faveur, mais le préjudice n'a pas pu être réparé. Alors que le toit de leur maison menace de s'effondrer, ils en appellent à la solidarité.
Sur les hauteurs d'Entre-Deux-Guiers (Isère), c'est l'histoire d'un rêve qui a tourné au cauchemar. Laëtitia et Nelson Pendilhas, couple de fonctionnaires passionnés de mushing, achètent leur maison en 2009, au cœur du massif de la Chartreuse, pour s'y installer avec leurs chiens de traîneaux.
Ils budgètent la réparation du toit dont la couverture est à refaire. Une entreprise va alors les convaincre d'investir dans des panneaux solaires qui leur auraient permis de rénover 20 m² de toiture en moins. Montés à l'envers, mal câblés et occasionnant des fuites, les panneaux à peine posés occasionnent déjà des dommages.
La société accepte, en 2012, de procéder à une seconde pose. Mais le scénario se répète et, cette fois, les sollicitations du couple restent lettre morte. Le début d'un long combat judiciaire.
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"Ca coulait dans notre chambre"
"On a gagné la réfection totale de la toiture et l'arrêt du crédit. Malheureusement, la société a triché sur l'assurance. Elle avait monté deux sociétés quasiment au même nom, une qui était assurée mais factice, et une deuxième qui n'était pas assurée, celle qui a fait les travaux", retrace Laëtitia Pendilhas.
L'entreprise ferme moins de 5 ans après le lancement de son activité. A cause du défaut d'assurance, la toiture ne peut pas être refaite. Et la société de crédit, qui a fait appel du jugement, obtient gain de cause. Le couple doit finalement rembourser le crédit contracté pour la pose des panneaux solaires.
Financièrement étranglés, dans une maison glaciale l'hiver, Nelson et Laëtitia composent avec les moyens du bord. Les murs s'écartent et les fuites s'accumulent. "On s'en est rendu compte la première fois parce que ça coulait dans notre chambre qui est en dessous. En pleine nuit, on a entendu du bruit, on s'est demandé d'où ça venait. C'est là qu'on a vu que ça coulait de partout", se rappelle Nelson.
Appel à la solidarité
Il y a quelques mois, une poutre maîtresse a fini par céder. C'est à présent toute la toiture qui risque de s'effondrer, la charpente ayant pris l'eau. Un péril imminent qui pourrait obliger le maire à leur faire quitter les lieux. Laëtitia le comprend, mais elle veut dénoncer le système qui a conduit à une telle situation.
"Il n'y a pas de fond de garantie dans le commerce. J'insiste, il faudrait vraiment qu'il y ait de l'argent bloqué sur un compte avec quelqu'un qui vienne valider les travaux d'extérieur pour que la société soit payée si les travaux sont bien faits", estime-t-elle.
Pour le couple, difficile de se reloger avec une meute de 22 chiens nordiques. Alors ces Isérois, qui ne voulaient s'y résoudre, ont fini par lancer une cagnotte en ligne. Plus de 2 000 euros ont déjà été collectés. Ils souhaitent d'abord récolter assez d'argent pour bâcher le toit qui prend l'eau. Sans compter la réfection de la toiture qui s'élève à 70 000 euros. Dons de matériaux, tuiles ou bois de charpente sont également bienvenus pour aider "Les loups de la Montagnière" à sortir de l'impasse.