Tous les médecins affiliés à l'association SOS médecins ont cessé leur activité ce lundi pour une journée de grève. Ils demandent une revalorisation de leurs actes. Pour pouvoir continuer à assurer les visites à domicile. Nous avions suivi une journée de garde au centre d'Echirolles
Ce lundi 27 septembre aucun médecin ne vous répondra au 36 24, le numéro d'appel unique de SOS Médecins. Le centre d'Echirolles qui sillonne l'aggo de Grenoble a lui aussi fermé totalement ses portes.
La fédération d’associations de médecins libéraux SOS Médecins a annoncé, un « arrêt total » de l’activité (visite à domicile, consultation, centre de régulation téléconsultation) pendant vingt-quatre heures à partir de 8 heures pour « alerter les Français sur la disparition programmée de la visite à domicile ».
La fédération avait décidé début septembre d’appeler ses adhérents à une telle journée d’action afin d’obtenir une augmentation du tarif des visites à domicile, prévoyant d’en révéler la date au dernier moment pour éviter que « le mouvement soit tué dans l’œuf » par des réquisitions précoces.
« Depuis plus de quinze ans, les moyens alloués à la visite à domicile sont insuffisants au regard des besoins des Français et du vieillissement de la population », estime SOS Médecins dans son communiqué, notant à titre d’exemple que « l’indemnité de déplacement de dix euros pour les visites de jour n’a pas évolué depuis quinze ans ».
Créé en 1966, SOS Médecins regroupe mille trois cents médecins généralistes, qui effectuent environ trois millions de visites à domicile chaque année.
L'ADN de SOS Médecins
Une semaine après l'accord entre l'Assurance maladie et les médecins libéraux sur la revalorisation de certains actes, SOS Médecins, écarté, écrit au président de la République et brandit le risque d'un arrêt pur et simple des visites à domicile qu'ils sont les seuls à faire 24 h 24, 7 jours sur 7.
"Cet avenant réussit un prodige : revaloriser la visite médicale à domicile, tout en excluant de cette revalorisation ceux qui l'effectuent principalement, 365j/365, 24h/24", en l'occurrence SOS Médecins, s'est ému le président de cette organisation, le Dr Jean-Christophe Masseron.
"Est-ce une attaque délibérée contre SOS Médecins ? Est-ce une ignorance de notre pratique ? Est-ce parce que nous n'avons pas de représentation syndicale spécifique ?", interroge l'organisation dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, dans lequel elle assure que le ministre de la Santé Olivier Véran avait "donn(é) le gage", en juin, d'inclure la revalorisation de la visite.
A Echirolles, comme pour tous les 1300 praticiens de la Fédération SOS Médecins, la nouvelle n'est pas passée.
Ouvertes de 8 heures à minuit, les consultations affichent complet, mais les visites à domicile représentent 50 % de l'activité de soins du centre : "chaque jour, sur une journée de 10 heures, on consacre près de cinq heures aux consultations chez les patients. Alors que les généralistes soient payés 80 euros la visite et nous 35 euros, vous ne pensez pas que c'est de la discrimination ?", enrage le docteur Romain Vernier, président de SOS Médecins d'Echirolles qui ne veut pas lâcher : "ça fait quatre ans qu'on se bat, mais à ce tarif là, ce n'est plus possible, alors que les généralistes on le sait, n'en font quasiment plus."
Nous avions suivi une journée de garde au centre d'Echirolles qui compte 22 médecins généralistes qui consacrent la moitié de leur temps aux visites à domicile. .