VIDEO. En Isère, des passionnés relancent la culture de la truffe noire

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La truffe sauvage, très présente autrefois en Isère, s'est raréfiée depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Vous connaissez sans doute la truffe du Périgord et la truffe de la Drôme. Mais connaissez-vous celle de l'Isère ? Très présente sous terre jusqu'à la moitié du XXème siècle, ce petit champignon avait presque disparu. Jusqu'à ce que des passionnés, aidés par le département, décident de replanter des truffières. ©F3Alpes

Vous connaissez sans doute la truffe du Périgord et la truffe de la Drôme. Mais connaissez-vous celle de l'Isère ? Très présente sous terre jusqu'à la moitié du XXe siècle, ce petit champignon avait presque disparu. Jusqu'à ce que des passionnés, aidés par le département, décident de replanter des truffières.

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"Allez Léon, cherche ! Montre-moi où elle est !"

Ce matin-là, en pleine saison de cueillette des truffes, Damien Passerat-de-la-Chapelle a eu de la chance.

En quelques minutes seulement, son chien a repéré trois truffes dans un sous-bois du Nord-Isère, dont l'emplacement doit rester secret.

Car depuis la modernisation de l'agriculture, les truffières sauvages comme celles-ci ont quasiment disparu. "Avant, les animaux entretenaient les sous-bois et les milieux restaient ouverts, ce qui créait des espaces favorables à la truffe", explique le trufficulteur.

Mais après la Deuxième Guerre mondiale et l’évolution des techniques d’élevage, le pastoralisme a progressivement disparu. Ainsi, les ronces et mauvaises herbes ont à nouveau proliféré dans les sous-bois, qui n’étaient plus entretenus par les troupeaux. "Les milieux se sont donc refermés et la truffe a disparu naturellement" ajoute-t-il.

Le retour de la truffe iséroise

Pour sauver la truffe iséroise, il faut donc replanter.

Il y a trois mois, Guillaume Bert a mis en terre 150 chênes truffiers sur une parcelle en friche, qu’il a héritée de son grand-père. Ce menuisier, passionné par la truffe, a décidé de se lancer dans ce complément d’activité après de longues hésitations.

"C’est quand même assez technique, reconnaît-il en vérifiant le système d’arrosage qui irrigue ses petits plants feuillus. Il y a beaucoup de choses à ne pas faire, car on peut vite mettre en l’air un travail de plusieurs années. Il faut donc savoir s’entourer et ne pas avoir peur de demander de l’aide." 

Et pour l'accompagner, il a pu compter sur Serge Varambon. Représentant du syndicat des trufficulteurs, il est chargé de conseiller et d'aider les amateurs  qui souhaitent se lancer. "On a quand même 20 hectares de plantés déjà. Et tous les ans, ça replante !, se félicite-t-il. Alors c’est un travail en profondeur, ce n’est pas toujours facile. Mais on constate que c’est en train de s’enraciner".

Pour soutenir cette tendance, le département de l'Isère subventionne les projets de trufficultures : Guillaume par exemple, sera remboursé de 40 % du montant des travaux.

"Comme c’est un produit important pour la gastronomie, et que l’Isère a beaucoup d’attraits touristiques et compte les renforcer, c’est une filière importante", justifie Christine Bosch, cheffe de service agriculture et forêt au Département.

2 600 arbres plantés

En augmentant le nombre de trufficulteurs, le Département souhaite faire agréer la truffe iséroise à la marque "Ishere", qui valorise les produits agricoles locaux et garantit la juste rémunération des producteurs.

Depuis la mise en place de ces subventions en 2018, 2 600 arbres ont été plantés en Isère. Mais il faudra encore attendre une dizaine d'années pour espérer déguster leurs truffes.

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