En Isere, l'église de Saint-Laurent-du-Pont, qui date de 1860, est en pleine restauration. La commune a décidé d'investir 350 000 euros pour préserver ce patrimoine, à commencer par ses vitraux que les maîtres verriers sont en train de déposer, pour les emmener revivre dans leur atelier.
Son geste est à la fois vif et délicat, François Fizet, Maître Verrier s'applique à "décoller tout en douceur les panneaux de l'entrée, à détacher le mastic vieilli qui faisait leur étanchéité, sans toutefois abîmer les pièces de verres enchâssées" ,une tâche toute en attention et concentration.
L'un des secrets ? La patience, et ils la méritent bien, ces vitraux un peu hors d'âge, installés là depuis plus de 140 ans. Cet édifice religieux, de rite catholique, visible de tous les secteurs de la commune, a été conçu par Alfred Berruyer le Voironnais.
Dans un premier temps, neuf vitraux de la façade ouest de l'église vont être restaurés. Maître Verrier, meilleur Ouvrier de France, Philippe Tatre est toujours fasciné par le savoir-faire des anciens "quand il devine ou découvre les traits du pinceau, du tailleur de pierre, des traces émotionnelles", comme il dit joliment.
Au fil du temps, des intempéries, le plomb s'est abimé, les vitraux ont perdu de leur splendeur, les murs se sont fissurés. Et ils étaient même devenus dangereux et risquaient de tomber sur les fidèles, ou les simples visiteurs.
Une fois déposés, ils seront restaurés pendant plusieurs semaines dans l'atelier, "tout délicatement, à la lumière artificielle, après un démontage et un nettoyage très soigneux, car il s'agit d'une restauration, et il est pour nous essentiel", tient à faire remarquer Christophe Berthier maître verrier titulaire du chantier "de conserver l'esprit et l'authenticité des oeuvres originelles".
Du haut de leurs 40 mètres, les tours de l'église Saint-Bruno dominent toute la commune, et représentent pour elle "un édifice emblématique, une partie d'elle même en somme, un lieu de rassemblement pour les croyants mais pas seulement, pour les non pratiquants aussi, un endroit de paix, ou de retrouvailles", décrit Jean-Claude Sarter, le maire (SE) de la commune, qui n'a pas hésité à investir 350 000 euros, dont 60 000 euros, rien que pour les vitraux, avec des aides de l'Etat et de la Région.
Le travail des maîtres verriers s'achèvera fin juin. Une fois restaurés, les vitraux redonneront à l'église tout son éclat.