Dans les stations de ski françaises, 300 secouristes sont formés à être également maîtres-chiens afin de mieux retrouver les victimes d'avalanche. Ce travail en binôme demande de l'entraînement, mais aussi beaucoup de passion.
Depuis deux semaines, ils sont une dizaine de binômes à arpenter la neige près du glacier de la station des Deux-Alpes (Isère), à plus de 3 000 mètres d'altitude. Les duos sont constitués d'un homme et d'un chien, tous à l'entraînement dans le cadre d'une formation de pisteur-secouriste.
Les équipes sont formées depuis le plus jeune âge de l'animal : "Dès que le chien atteint ses deux mois, on part au boulot ensemble. On va former l'animal, le motiver. Tout est dans le jeu. On l'emmène dès le premier hiver au poste de secours pour qu'il se familiarise avec ce monde-là", raconte Richard, avec son chien Turn.
"C'est une passion. Si on n'aime pas les chiens et le travail, il ne faut pas faire ça. On est pisteur mais aussi maître-chien. Le chien est une option qui fait partie du métier de pisteur-secouriste. C'est que du bonus et du plaisir, on crée une relation vraiment incroyable", poursuit le pisteur-secouriste.
Une récompense à la clé
C'est l'heure de passer à l'action pour Turn, 18 mois. En quelques minutes, le chien de Richard va repérer, à l'odeur, un point chaud généré par l'odeur et la température d'une victime prise par une avalanche. Pour les besoins de l'exercice, un formateur joue le rôle d'une victime ensevelie sous la neige.
Dans cette formation, il faut aussi apprendre aux chiens à travailler à plusieurs, car ce sera le cas lors d'une coulée de neige. "On leur apprend aussi à travailler avec leurs congénères. Sur une avalanche, on peut avoir deux à quatre chiens, voire plus. Ces chiens, qui sont conduits par leur maître, vont prospecter des zones préférentielles. Mais ils doivent pouvoir se croiser en toute sérénité", explique Jacques Manquest, le formateur.
La méthode est la même : tous les chiens s'activent, reniflent, cherchent, scrutent et creusent dans l'unique objectif de trouver la victime. Puis de recevoir une précieuse récompense : "Cela lui donne le goût d'aller chercher quelqu'un d'autre plus tard", ajoute Marianne, une autre pisteuse-secouriste.
Dès ce dimanche, un anticyclone arrive, il y a de la neige et donc des risques. Les gens vont sortir.
Jacques Manquest, formateurà France 3 Alpes
Après la formation, les binômes vont directement rentrer en action. "Dès ce dimanche, un anticyclone arrive, il y a de la neige et donc des risques. Les gens vont sortir. Il faut que ces pisteurs, qui sortent de stage, soient prêts à intervenir. On leur donne tout le bagage pour bien faire", confie Jacques.
Si tout va bien, ils rejoindront les 300 secouristes maîtres-chiens des stations françaises qui peuvent être appelés sur les avalanches en compagnie du PGHM ou de la CRS.