A Saint-Martin-le-Vinoux, en Isère, un magnolia a dû subir une opération exceptionnelle ce mercredi 8 mars. Un haubanage a été mené sur cet arbre remarquable de 160 ans pour le soigner et sécuriser le monument historique de la Casamaures.
L'opération nécessite de grandes précautions. Pour se hisser en haut du magnolia, l'équipe d'arboristes doit faire preuve d'agilité et d'équilibre. Un arbre vieux de 160 ans trône à 20 mètres de haut à Saint-Martin-le-Vinoux. Il doit être chouchouté.
Une opération d'exception pour un arbre remarquable
Tous les 10 ans, ce magnolia doit subir un haubanage. Un procédé très technique permettant de maintenir les branches et d'éviter toute chute sur la villa Casamaures, accolée. Après avoir nettoyé les bois morts, les arboristes s'attellent à remplacer les haubans, un cordage, entremêlé dans l'arbre.
"On les change car il y avait trop de tensions dans les anciens haubans. Avec ces nouvelles cordes, cela va aussi soutenir l'arbre en cas d'événement climatique majeur comme des chutes de neige ou des vents très forts", explique Camille Barreau, perché au milieu du feuillage.
Depuis plus d'un siècle et demi, le magnolia pousse dans le jardin de la villa Casamaures. Cet arbre a été labellisé "arbre remarquable de France" en 2007. Son entretien est plus que nécessaire pour Xavier Juste, expert en arboriculture ornementale : "De par son emplacement et sa préservation, cet arbre est exceptionnel. On est dans une essence assez commune mais celui-là à traverser les âges. [...] Au vu des conditions climatiques, il va relativement bien même s'il subit les traumatismes actuels comme les sécheresses et les stress hydriques."
Cet arbre est un symbole de résilience.
Christiane Guichard, propriétaire de la Casamaures
Dans le jardin de la Casamaures, trois magnolias régnaient au XIXe siècle. "C'était un écrin de verdure. Derrière les arbres, on pouvait rêver d’Orient. Ces arbres exotiques redonnaient, surtout aux mois de mai et juin quand tout est en fleur, le rêve, la sensualité et le parfum d’ailleurs, des voyages", se souvient Christiane Guichard, propriétaire de la villa.
Aujourd'hui, seulement un de ces arbres continue de donner cette envie de voyage à Christiane. Mais ce dernier témoin fait toute sa fierté : "Cet arbre a vu les explosions des deux dernières guerres. Cela aurait pu le détruire mais finalement non. Alors pour nous, c’est un symbole de résilience quelque soit les négligences ou attaques des humains. Le végétal va les repousser."
La propriétaire ajoute que le magnolia âgé de 160 ans apporte de l'ombre à la bâtisse chaque année. Cet arbre remarquable fait aussi l'objet de toute la curiosité des visiteurs de la Casamaures.