Dans le cadre de l'opération "Chammal", une centaine de chasseurs alpins de la 27e BIM, basée dans les Alpes, sont mobilisés en Irak. Sur place, ils forment et conseillent les militaires qui luttent contre Daesh.
C'est une mission qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs reliefs alpins. Une mission cruciale dans la guerre contre le terrorisme à laquelle participent environ 140 chasseurs alpins, actuellement déployés en Irak dans la région de Bagdad.
Là-bas, les soldats de la 27e Brigade d'infanterie de montagne (BIM), qui compte des unités à Varces (Isère), Chambéry ou Annecy, sont chargés de former et de conseiller les militaires irakiens. Et notamment les forces spéciales de la "division dorée", celle qui a libéré une grande partie du pays de l'emprise de Daesh.
[#Chammal] : La Task Force Narvik perfectionne les forces spéciales au renseignement opérationnel – 1re étape, la fouille https://t.co/FXZWEnZfIw pic.twitter.com/HYPIczNktr
— État-Major Armées (@EtatMajorFR) August 22, 2019
"C'est un combat qui a été très difficile. Mais imaginez, s'il n'y avait pas eu l'ICTS (Counter terrorism service, ndlr), nous aurions perdu l'Irak, estime Green (le prénom a été changé), tireur d'élite dans ce service de contre-terrorisme irakien. Avec mon unité, j'ai participé à la reprise de Ramadi en 2015. Nous avons attaqué de tous les côtés pour reprendre la ville à Daesh. Le plus dur, c'est que les terroristes s'habillaient en civils. Mais nous nous sommes battus et nous avons réussi notre mission. Voilà pourquoi je suis fier de l'ICTS".
Les chasseurs alpins sont actuellement déployés dans le cadre de l'opération "Chammal" qui vise à mobiliser des soldats français au Moyen-Orient pour lutter contre l'Etat islamique. Parmi leurs missions : détailler le fonctionnement de certaines armes comme le mortier, une arme stratégique contre le terrorisme. "Mon travail c'est de les conseiller et de les assister sur la mise en oeuvre du mortier, une arme de longue distance qui a tout son intérêt, explique le Sergent Pierrick de la 27e BIM. Ca permet surtout d'appuyer les troupes qui sont en première ligne, qui ont besoin de notre aide, celles qui sont coincées sur le terrain".
"Difficile d'imaginer qu'ici, il y a des combats en cours"
Depuis juin, les soldats de montagne assurent ainsi une mission de formation au sein même de l'ICTS Academy. Objectif : partager des connaissances, mais aussi préparer les futurs officiers en se basant sur leur réalité quotidienne. "En France, on est relativement tranquilles donc c'est difficile de s'imaginer qu'ici, il y a des combats et des opérations en cours. Ils font beaucoup de combats en zone urbaine où ils se retrouvent en corps-à-corps", détaille l'Adjudant Chef Gaëtan qui leur a enseigné cette technique de combat.
"Cette action s'inscrit dans la durée parce-que les compétences, les capacités que les forces spéciales irakiennes auront gagnées, elles vont pouvoir les conserver, les développer et les entretenir, estime pour sa part le Colonel Gaëtan, également membre de la 27e BIM. En ce sens, les effets de notre action perdureront, même après le désengagement de la France".
Au-delà de la formation des forces spéciales irakiennes, les chasseurs alpins sont également appelés à conseiller l'armée régulière. Bagdad, la ville des Mille et une nuits, retrouve peu à peu son calme, surveillée en grande partie par la sixième division irakienne. Les commandants de l'armée française s'y rendent régulièrement pour conseiller l'armée régulière.
"On parle de la manière de construire, d'échanger sur le Renseignement : voir si les Français ou la coalition sont en mesure de faire des cours pour les officiers irakiens, ce qu'on est normalement capable de faire", énumère le Commandant David après un entretien avec le chef d'Etat major.
Éliminer Daesh au Levant pour éviter une attaque en France
Pour les Chasseurs alpins, la mission est donc vaste, riche. Et basée sur une confiance mutuelle. "J'ai beaucoup de choses à apporter à l'armée irakienne, mais j'ai aussi beaucoup de choses à apprendre, estime le Colonel Thomas Noizet. Les relations sont excellentes, aussi parce-que nous vivons au sein de l'armée irakienne qui nous loge, qui nous accueille".
Une confiance nécessaire pour une mission cruciale. Ici, loin de chez eux, les soldats de montagne contribuent durablement à la guerre contre le terrorisme. Car éliminer Daesh au Levant reste le meilleur moyen d'éviter une attaque en France.