Les premières manifestations d'envergure des opposants aux Jeux olympiques de Milan-Cortina ont rassemblé plusieurs centaines de personnes à Milan et Venise ce week-end. Un signal d'alarme de plus alors que de grands chantiers prennent du retard.

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Les manifestations du week-end contre les prochains JO d'hiver de 2026 viennent de donner une raison de plus au ministre de l'Économie italien de "regretter" le choix du Comité international olympique (CIO) d'avoir choisi Milan et Cortina d'Ampezzo.

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Milan, devant le village olympique en construction, mais aussi à Venise, devant le siège de la région Vénétie, samedi et dimanche pour dénoncer l'impact de ces olympiades. Une mobilisation qui résonne comme en écho aux propos tenus par Gian Carlo Giorgetti le 3 février.

"Je commence à regretter d'avoir fait venir les Jeux olympiques en Italie parce que je ressens le poids d'énormes responsabilités et je vois de grandes difficultés survenir dans la réalisation des grands chantiers", déclarait alors le ministre de l'Économie.

Des regrets aussitôt minimisés par la classe politique italienne. Mais pas par les manifestants qui espèrent bien appuyer sur les points de faiblesse de l'organisation des JO-2026. A commencer par nombre de ses grands chantiers qui avancent au ralenti, comme l'Arena dans le quartier Santa-Giulia qui accueillera le hockey sur glace, ou d'autres qui, après une lenteur à démarrer, sont devenus des symboles.

À l'image de celui du futur village olympique milanais, dans le quartier Porta Romana. C'est sous ses grues qu'à l'appel de différents mouvements écologistes, les manifestants se sont donné rendez-vous.

La crainte de "cicatrices"

"Ce que l'on fait ici, dans ce quartier, ce n'est qu'un exemple de l'immense spéculation immobilière qui entoure ces jeux", crie au mégaphone l'un des porteurs d'une banderole griffée au marqueur : "Village olympique, 200 000 mètres carrés de ciment pour les riches".

"Ce qu'on redoute de ces Jeux, explique un autre activiste à l'AFP, c'est qu'ils laissent des cicatrices au niveau de l'environnement et du tourisme. Car c'est juste une machine à faire du fric"

"On ne veut pas non plus d'une montagne comme à Cortina, Bormio ou Sondrio qui soit agressée par l'abattage d'arbres, le bétonnage causé par la construction de grosses infrastructures ou d'autoroutes", ajoute-t-il.

Autant de thèmes repris en chœur à quelque 250 kilomètres de Milan par d'autres manifestants. À l'appel de mouvements tels qu'Extinction Rebellion, Fridays for future ou Mountain Wilderness, ils se sont rassemblés devant le siège de la région Vénétie à Venise. 

Sur leur banderole, ils dénoncent un autre symbole de ce qu'ils considèrent comme des grands chantiers "insostenibili", jouant sur le double sens de ce mot en italien : "insoutenable", mais aussi "non durable écologiquement".

À commencer par la piste de bobsleigh de Cortina d'Ampezzo, pointant son coût estimé à 82 millions d'euros pour le dernier projet dit "low-cost", présenté le 2 février, et dont les travaux n'ont toujours pas commencé. 

Course contre la montre

Une piste dont le CIO avait pourtant, à la fin de l'année dernière, repoussé la construction. Aucune entreprise de bâtiment et travaux publics n'avait répondu à l'appel d’offres du comité d'organisation des JO. Et après avoir décliné l'offre du Piémont de réutiliser la piste des Jeux de Turin 2006, à Cesana Torinese, le CIO avait proposé de délocaliser en Suisse ou en Autriche les compétitions de bobsleigh des Jeux de 2026.

"Ils risquent bien de finir de construire cette piste une fois que les Jeux seront terminés", se moquait même, en défilant samedi, un manifestant vénitien au micro de nos confrères de la Rai, la télévision publique italienne. 

 

Car le temps presse. La piste devra être prête pour les pré-homologations en mars 2025. Mais le temps perdu en conjectures, débats et polémiques diverses et variées, ne se rattrape pas.

Et encore, la piste de bobsleigh de Cortina n'est-elle que le premier de la quinzaine de chantiers olympiques dans les starting-blocks. À deux petites années du 6 février 2026, jour de la cérémonie d'ouverture, c'est une véritable course contre la montre qui va s'engager d'ici la fin de l'année 2024.

"Et lorsque l'on est pressé pour finir un grand chantier, attention aux extras", moquent les opposants. Une façon de rappeler que l'enveloppe de 2,2 milliards d'euros allouée aux grands travaux - selon les chiffres annoncés en 2021 - risque bien de s'envoler.

"Ce seront les meilleurs Jeux d'hiver jamais organisés", a malgré tout estimé, le 6 février dernier en conférence de presse, le président du CONI. "Peu à peu, on récupère le temps perdu ces dernières années. C'est une habitude tout italienne, vous savez."

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