"Le Postillon" avait accusé le maire de Pont-de-Claix d'être un "tyran". Et Christophe Ferrari (PS) avait attaqué en justice le journal satirique. Le Tribunal Correctionnel de Grenoble vient de condamner Le Postillon à 2000 euros d'amende, dont 1000 avec sursis.
En décembre 2015, le journal satirique grenoblois dénonçait "pistons, dérapages et mauvais goût" à la Mairie de Pont-de-Claix (11 000 habitants). Une commune dirigée depuis 2008 par Christophe Ferrari, qui est également Président de la Métro (49 communes, 450 000 habitants). Mais le maire n'entendait pas laisser faire.Son avocat dénonçait un article "à charge", "une sorte d'acharnement". "On veut tirer sur les élites, sur une certaine gauche avec des termes outranciers." Il estimait que les témoignages anonymes d'agents de la commune relatant leur souffrance au travail étaient les propos de "mécontents", "d'aigris du système qui se défoulent parce qu'ils ont mal vécu" le passage du PC au PS. Il réclamait alors 5 000 euros pour Christophe Ferrari et 10 000 pour sa directrice de cabinet, également partie civile.
L'avocat du journal citait quant à lui plusieurs attestations d'anciens agents appuyant l'article. Il évoquait "une perversité érigée en système".
La justice a tranché : 2000 euros d'amende (1000 avec sursis), 3500 euros de dommages et intérêts pour les plaignants, et 2400 euros de frais de justice. Le Postillon va faire appel, "au nom de la liberté d'expression".
Il y a quelques mois, le journal annonçait : "cela fait 6 ans et demi que Le Postillon cherchait à tâtons un procès intéressant (...) ce procès contre le Président de la Métropole est une consécration".
Une consécration qui va lui coûter 6900 euros au total. Soient 2300 "Le Postillon" à 3 euros.