A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, les professionnels de santé du Puy-de-Dôme insistent sur la nécessité d’un dépistage précoce qui permet de casser au plus tôt les chaînes de contamination. Un acte gratuit que l’on peut désormais faire sans ordonnance dans les laboratoires d’analyses médicales.
Au centre gratuit d’information de dépistage et de diagnostic du VIH et des IST (les infections sexuellement transmissibles) au sein du dispensaire Emile Roux de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, on réalise chaque jour jusqu’à 15 dépistages. Une fréquentation qui est repartie à la hausse après un relâchement pendant la pandémie de Covid 19. Un acte gratuit, qui se fait sans rendez-vous, par une simple prise de sang après un entretien avec un médecin pour connaitre les antécédents de la personne.
L’objectif, c’est d’appliquer la règle des 95% : "C’est à dire que 95 % des personnes séropositives devraient connaître leur statut, que 95 % des personnes qui se savent séropositives devraient être traitées, que 95 % de ces personnes devraient avoir une charge virale indétectable" explique le docteur Morgane Rude-Bache, médecin spécialiste des IST et coordinatrice du CeGIDD du dispensaire Emile Roux.
"Le VIH, plus on le dépiste tôt, ce qui est une très bonne chose, plus vite il est pris en charge et plus vite le patient ne sera plus contagieux. En fait, on casse la chaîne de transmission du VIH en venant se faire dépister tôt et en étant pris en charge tôt" complète le docteur Laurine Dallard.
Des tests facilités
Disponibles dans les centres médicaux ou auprès des associations, les tests sont désormais réalisables gratuitement dans les laboratoires d’analyses médicales : "C’est un dispositif qui date de janvier 2022 qui s’appelle Labo sans ordonnance. Le principe est que n’importe quelle personne peut se présenter dans un laboratoire pour bénéficier d’un dépistage du VIH sans ordonnance" poursuit Morgane Rude-Bache
La prévention avant les traitements
La base de la lutte contre le sida, même si les traitements ont progressé, reste la prévention. Pour Morgane Rude-Bache, "En plus du préservatif et du dépistage, il y a le traitement d’urgence qui s’appelle TPE, qui est un traitement qu’on va prendre dans les 48 heures suivant une prise de risque, qui peut être délivré dans les hôpitaux ou les GeGIDD. C’est un traitement préventif contre le VIH qui est déployé en France depuis quelques années que les médecins généralistes depuis 2021 sont à même de prescrire. Ça concerne les patients qui prennent des risques, qu’on soit un homme, une femme et quels que soient ses partenaires à partir du moment où on va avoir dans une année des partenaires avec lesquels il y a eu des rapports non protégés, on est à ce moment-là éligible à prendre ce traitement qui va prévenir du VIH.
C’est un traitement qui va être accompagné d’un suivi, très global sur la santé sexuelle mais aussi en général. C’est pour cela qu’on invite les médecins traitants à l’inclure dans leur prise en charge et il va y avoir des bilans à faire tous les 3 mois. A l’occasion de ces bilans-là, on va aborder beaucoup de choses notamment la thématique des addictions, la santé psychologique et mentale et on va faire beaucoup d’orientation".
Un test de dépistage du sida se fait à partir d’un prélèvement sanguin. Le résultat est connu une semaine plus tard.