En ce mois de novembre, les membres du réseau "Lacs sentinelles" sont réunis en séminaire annuel à Bourg-d'Oisans (Isère). L'occasion d'échanges entre chercheurs, gestionnaires d'espaces protégés et des milieux aquatiques concernés par ces lacs d'altitude.
En raison de leur position dans le paysage, les lacs d'altitude jouent souvent un rôle de vigie. Ils sont "les témoins" des bouleversements de la biodiversité, du changement climatique ou encore de l'impact des pollutions. Du Nord au Sud des Alpes et jusqu'en Corse, les observateurs de ces "lacs sentinelles" réalisent des suivis et des études. Et ne manquent pas d'exemples.
Prenons le cas de La Muzelle, dans le Parc National des Ecrins. En 2008, les scientifiques ont commencé à s'intéresser à ce lac glaciaire situé à 2.105 m. Sous l'eau, ils se sont alors aperçus que la vie disparaissait peu à peu.
Marie-Elodie Perga, biologiste à l'INRA, explique: "Depuis 15 ans, c'est un lac qu'on appelle 'dysfonctionnel', c'est à dire que c'est un lac qui a un fonctionnement extrêmement perturbé avec peu de production de poissons, avec une désoxygénation. On se demande comment un lac, qui peut paraître aussi beau, peut être aussi peu fonctionnel quand on gratte un peu toutes les données scientifiques."
Reportage Céline Aubert et Dominique Semet
Le lac d'altitude, un puits de science
Ce rendez-vous annuel du réseau "Lacs sentinelles" ne prend pas uniquement la forme d'un séminaire, une balade en montagne est aussi au programme dans le Parc des Ecrins.
A l'occasion des Rencontres "Montagne & Sciences", qui se déroulent en parallèle en Isère, des chercheurs viendront aussi présenter leur travail au foyer municipal de Bourg-d'Oisans ce mardi 10 novembre.