La justice a annulé le licenciement disciplinaire du chef d'orchestre de l'Opéra de Saint-Etienne, Laurent Campellone, en décembre 2014, intervenu huit mois après l'installation de la nouvelle municipalité. En mars, c'était le licenciement du directeur général, Vincent Bergeot, qui était invalidé.
L'Esplanade, l'opéra de Saint-Etienne, perché sur une des collines de la ville.
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Perdriau (LR), à l'encontre du chef de renommée internationale. Début 2015, le chef d'orchestre avait qualifié de "totalement grotesques" les motifs de son licenciement disciplinaire, évoquant une "rafle" à propos des conditions de sa mise à l'écart fin avril 2014, avec huit autres cadres municipaux en lien avec l'opéra.
"L'opéra pour les nuls"
Le tribunal estime par ailleurs que des "déclarations imprudentes d'élus stéphanois dans la presse, ont nécessairement porté une atteinte sérieuse à l'image et à la réputation professionnelle de M. Campellone". Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau (LR) est lui aussi visé puisqu'il s'est livré à une "attaque à caractère vexatoire" sur sa page personnelle d'un réseau social, en publiant, peu avant la suspension de M. Campellone et de huit autres personnes, un message, illustré de la couverture de l'ouvrage "L'Opéra pour les nuls".Laurent Campellone, en poste depuis février 2004, demandait une indemnité totale de 450.000 euros. La juridiction administrative lui accorde 80.000 euros, auxquels s'ajoutent 3.000 euros de frais de justice. En juin 2014, il avait été désigné "personnalité musicale française de l'année" par le Syndicat national de la critique pour son travail sur la musique française, notamment au sein de l'institution culturelle municipale stéphanoise.
Le deuxième licenciement annulé en deux mois
Aujourd'hui âgé de 44 ans, Laurent Campellone n'a pas repris depuis de fonction de chef d'orchestre ou de directeur musical permanent. "Deux ans, presque jour pour jour, après l'éviction brutale de l'équipe dirigeante, c'est un nouveau camouflet judiciaire cuisant pour la nouvelle municipalité qui avait fait de ce dossier, dès son arrivée aux responsabilités, le symbole d'une nouvelle gestion de la ville", déclare-t-il vendredi soir dans un communiqué.
Vincent Bergeot a, lui aussi, vu son licenciement annulé par la justice administrative le 30 mars dernier.
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