A Lorette dans la Loire, le maire de la commune a décidé d'organiser une battue pour tuer neuf chèvres errantes qui "mangeaient le fleurissement des sépultures" dans le cimetière. Plusieurs associations dont la SPA dénoncent cette méthode expéditive.
Neuf chèvres errantes ont été tuées lors d'une battue organisée par la commune de Lorette dans la Loire, pour tenter de mettre fin aux dégradations commises par le troupeau sauvage, depuis plusieurs semaines, dans le cimetière de la ville.
Le troupeau, qui vit sur une colline à proximité, n'avait pas de propriétaire connu.
"On est scandalisés, horrifiés. On aurait pu faire quelque chose" affirme la présidente de l'association Anima. "C'est d'un autre temps, on ne se croirait ni en France ni au 21e siècle. On est 3000 associations de protection animale en France, et rien n'a été fait."
Le maire pose ses conditions pour une interview
Cinq associations souhaitent porter plainte et réclament la destitution de ce maire. "Les neuf bêtes tuées, dont j'ai constaté qu'une seule était baguée, se trouvaient toutes en train de manger le fleurissement de sépultures, lorsque les chasseurs sont intervenus au lever du jour", a raconté à l'AFP le maire de Lorette, Gérard Tardy. Ce dernier a refusé de répondre à nos questions.
Plus précisément il nous a demandé un engagement écrit pour ne pas donner la parole à l'opposition, demande à laquelle nous n'avons pas répondu.
"Si c'est pour me faire parler avant ou après M.Julien Lequeux notre traitre d'opposant depuis que je lui ai retiré ses mandats, je tiens à vous dire que je ne ferai aucune déclaration" nous a -t-il répondu par SMS. Un contexte de tensions politiques locales auquel nous ne souhaitons pas prendre part en donnant la parole équitablement à chaque partie et en permettant à tous les points de vue de s'exprimer.
"Le maire s'est cru au dessus des lois, on n'a jamais vu ça"
Maude Girodon Présidente de l'association Anima
Un référé liberté déposé par l'opposition
"On est révoltés c'est un acte odieux, intolérable" commente Julien Lequeux membre de l'opposition que nous avons rencontré sur place, au cimetière.
"L'arrêté du maire est toujours en vigueur alors on a décidé de déposer un référé liberté car il reste 3 chèvres et nous ne voulons pas que ces rescapées soient abattues. Même des personnes qui avaient alertées la mairie se sentent mal à l'aise car elles ne pensaient pas que le maire allait tuer des chèvres parce qu'elles mangeaient des fleurs au cimetière."
"On aurait pu faire appel à un berger"
La Société protectrice des animaux (SPA) de la région lyonnaise s'est opposée à ces battues. "On aurait pu trouver une autre solution en faisant appel à un berger avec son chien pour qu'il dirige les animaux dans une direction où ils auraient pu être capturés, au besoin à l'aide d'un fusil hypodermique", juge Sébastien Grève, responsable du service Enquête maltraitance de la SPA.
La préfecture de la Loire indique de son côté que l'administration est en train de "vérifier la régularité de l'opération".
Le maire de Lorette a mis en demeure la société SFR (groupe Altice), propriétaire du terrain escarpé où se réfugient les caprins une fois rassasiés, d'installer à ses frais "une clôture esthétique et de grande résistance" et de prendre en charge les dégâts constatés dans le cimetière.