La fiscalité sur le gazole est revue à la hausse pour les transporteurs. Les professionnels de la route vont perdre un avantage fiscal qui leur permettait économie substancielle. L'étalement de la mesure sur 3 ans ne suffit pas à apaiser leur colère... Exemple, dans la Loire.
Les transporteurs routiers bénéficient à ce jour d'un avantage fiscal qui leur permet de récupérer 18 centimes sur un plein. A partir du 1er juillet 2020, l'alignement de la fiscalité sur le gazole va s'opérer, et trois ans plus tard, l'aide aura baissée de 2 centimes.
Les professionnels évaluent entre 500 et 800 euros par an et par camion la perte qu'il subiront alors. L'Etat compte récupérer 140 millions d'euros. Une somme qui sera destinée au développement des infrastructures ferroviaires et routières.
Cette décision gouvernementale vise à inciter les entreprises de transports à la transition écologique, mais ne convaint pas les professionnels. Pierre-Jean Lardon, dirigeant de la société Lardon, à Veauche, dans la Loire, estime la mesure inutile : "Nous prendre de l'argent ne va pas faire baisser la consommation de nos camions", déclare-t-il. Il redoute que les entreprises soient mises à mal.
Des mesures d'accompagnement
Des mesures d'accompagnement sont prévues. Il s'agira notamment de permettre aux entreprises de répercuter ces augmentations dans leurs contrats avec l'Etat et les collectivités. En prévoyant un taux minimal d'avance avec les PME lorsqu'elles sont en contrat avec les collectivités et établissements publics.Mais pour Sylvie Plotton, Secrétaire Générale de la FNTR 42, cette fiscalité reste injuste. La profession prenant, d'après elle, très au sérieux sa responsabilité environnementale. "Même avec des véhicules gazole, on est irréprochable", explique-t-elle. "Les émisssions ont diminué beaucoup plus pour les camions que pour les voitures : nous choisissons les motorisations les plus performantes, nous formons nos chauffeurs".
Au début de l'été, la Fédération nationale des transports routiers avait mis en garde le gouvernement contre des manifestations et des "débordements" à la rentrée. Pour l'heure, dans la Loire, aucun mouvement de contestation n'est prévu.