Alors que le nombre de cas positifs au Covid est en hausse, les pharmaciens ligériens refusent d'effectuer les tests antigéniques. La baisse du prix payé par l'assurance-maladie pour les effectuer leur reste dans le nez.
"Mécontent est un faible mot", derrière le comptoir de son officine à Saint Etienne, Gérard (nom d'emprunt) fait lui aussi "la grève" du test antigénique. "Alors que ça nous prend le même temps, on nous ampute notre rémunération, ça suffit!"
À l’origine de cette exaspération, une baisse du prix payé par l‘assurance-maladie pour la réalisation, dans les officines, d’un test antigénique.
Le dépistage passe de 20 à 16,50 euros, soit une baisse de 23 %.
« Si des patients ont le Covid, ils ne seront pas dépistés»
Une dépréciation de l'acte qui entre en vigueur au moment où les pharmaciens connaissent une nouvelle une hausse de leur activité liée au Covid.
"Le dépistage que nous effectuons, ce n'est pas juste le prélèvement, il y a aussi le contact tracing, remplir le questionnaire de la sécu sur les cas positifs, l'envoyer au SIDEP" explique-t-il.
Quand des personnes se présentent à la pharmacie, Gérard, leurs explique sa position. "Généralement, ils me disent, "je vais essayer ailleurs" mais en fait ailleurs c'est la même chose. Si des patients ont le Covid, ils ne seront pas dépistés»
Pour le pharmacien, l'assurance maladie tente de récupérer l'argent des tests dépensé pendant la pandémie sur "le dos des pharmaciens".
"On n'a pas braqué la sécu avec une arme, on a travaillé"
Le pharmacien est excédé par des propos entendus sur les dépistages dans les officines. " On entend souvent que l'on s'en est mis plein les poches pendant la pandémie, mais on n'a pas braqué la sécu avec une arme, on a travaillé et l'argent perçu c'est une rémunération", martèle t il.
Combien de temps la grogne va durer ? Une semaine pour commencer mais les pharmaciens se disent prêts à poursuivre plus longtemps et campent sur leur position.
L’URPS, l'Union Régionale des Professionnels de Santé déplore une absence de concertation et annonce qu'après la Loire, le Rhône devrait rejoindre le mouvement.