Le maire d’Andrézieux-Bouthéon, François Driol, refuse la scolarisation des enfants de Gens du voyage, installés illégalement sur le parking d’un stade de sa commune. Une position hors la loi.
Depuis dimanche dernier, le terrain municipal de l’Envol Stadium à Andrézieux-Bouthéon est occupé illégalement par environ 200 personnes issues de la communauté des Voyageurs. Le groupe, composé d’une quarantaine de caravanes, projette d’y rester pendant deux semaines.
Cette installation provoque de vives tensions dans cette commune de la Loire. Son maire, François Driol, a formulé une demande d’expulsion auprès de la Préfecture et la Métropole. Mais il a aussi pris la décision polémique de refuser la scolarisation des enfants de Voyageurs, tant que ces derniers n’utiliseront pas l’aire de grand passage dont dispose la commune. Mais si ce groupe avait décidé de ne pas faire halte sur l’aire prévue à cet effet, c’est parce qu'elle est déjà occupée en partie par d’autres caravanes.
François Driol affirme avoir pris en toute conscience cette décision de refus de scolarisation des enfants. "L’aire est en capacité de les accueillir, elle est disponible tant en qualité qu’en quantité. Et ce sont les Voyageurs qui ont décidé d’autorité qu’ils ne voulaient pas aller là-bas, nous disant qu’il y avait déjà un groupe et qu’ils ne voulaient pas s’installer à côté d’eux. Leur conflit de voisinage, je n’en ai cure" explique François Driol.
Il souligne également le branchement illégal en électricité et en eau des occupants de l’Envol Stadium sur le réseau public et les bornes incendie. "Considérant que je n’ai pas le devoir de les accueillir, je refuse de scolariser ces enfants dans les écoles de la commune tant que leurs parents n’auront pas accepté de s’installer sur l’aire de grand passage qui leur est dédiée. C’est à chacun de faire un pas dans le bon sens" affirme le maire.
La décision de François Driol est tout aussi illégale que l’occupation de l’Envol Stadium qu’il dénonce. Conformément au droit à l’éducation, le maire d’une commune ne peut pas refuser l’inscription d’enfants soumis à l’obligation scolaire, dès lors que ces derniers résident dans la commune.