Profession buraliste dans la Loire : du vendeur de tabac au commerçant de proximité

Buraliste est un métier en pleine mutation. Avec l'augmentation du prix des cigarettes et les nouveaux usages de consommation, le buraliste réinvente son métier et propose de plus en plus de services parfois inattendus.

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La carotte rouge, le symbole est le même dans 24 000 points de vente en France. Souvent installé devant un mur de paquets de cigarettes qui tapissent sa boutique, le buraliste n'en est pas moins un simple vendeur de tabac. Compte tenu des évolutions du secteur, il faut des compétences de plus en plus variées pour devenir un commerce de proximité avec une offre plus large.  

A Saint-Galmier dans la Loire, Gilles Grangier a débloqué 200 000 euros pour donner un nouveau visage à sa boutique. "J'ai décidé d'adjoindre une activité d'épicerie à mon commerce car il n'y en avait plus dans le village." Un investissement rentable selon lui car la fréquentation a augmenté de 15% dans sa boutique. "Cela amène des clients qui ne venaient pas avant, ça permet aux gens de Saint-Galmier de découvrir mon magasin et ils sont très contents car ils n'ont pas besoin de se déplacer pour trouver l'essentiel."

Un plan de transformation de 100 millions d'euros 

Pour réaliser ses travaux, Gilles Grangier a reçu 33 000 euros du fonds de dotation de l'Etat de 100 millions d'euros consacré à la transformation des points de vente de tabac. Un vaste plan dans lequel se sont engagés 2500 buralistes plus 4800 autres dont le dossier en cours d'examen. Ce plan a été lancé en 2017 et se poursuit jusqu'en 2022 pour répondre aux difficultés d'une profession impactée par la chute des ventes de tabac. Les politiques de santé publique et le développement du marché parallèle obligent le secteur à revoir ses pratiques.

Des bureaux de tabac à réinventer 

Notre outil de travail s'est laissé vieillir et dans une rue marchande notre commerce est souvent le plus terne.

Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes de France

Le président de la Confédération des buralistes de France le reconnait : "Il faut qu'on change de logiciel!" Philippe Coy, lui-même buraliste depuis 17 ans près de Pau, ne pratique pas la langue de bois: "C'est pas un coup de peinture sur les façades dont on a besoin, c'est d'un changement en profondeur!" Chaque commerçant qui entre dans ce dispositif accompagné par l'Etat doit faire réaliser un audit, pour identifier comment diversifier son offre et mieux répondre à sa zone de chalandise. 

 

"C'est stimulant!"

Avec l'augmentation des prix du tabac (en moyenne plus de 10 euros par paquet de cigarette), cette réinvention est indispensable à la survie des buralistes. Cela implique donc plus de travail et des missions bien au-delà de la vente de presse ou de papeterie auxquelles les professionnels étaient déjà habitués. "Mais c'est stimulant," commente Gilles Grangier à Saint-Galmier dans la Loire, "ce sont des professions qu'on ne connaissait pas et mes 4 salariés sont ravis d'avoir contribué à pérenniser et faire évoluer notre magasin"

Des services en partenariats avec les élus locaux 

La Confédération des buralistes a également signé une convention de partenariat avec l’APVF (Association des Petites Villes de France) dont les missions ont pour but notamment de revitaliser et renforcer l’attractivité économique des villes entre 2 000 et 25 000 habitants. Des portraits de buralistes donnent des exemples d'innovations et d'idées pour se renouveler.

Fournisseurs locaux et sourire aux lèvres 

A Tain l'Hermitage dans la Drôme, Annie et Etienne Benoist expliquent par exemple comment ils tentent d'appliquer une démarche plus respectueuse de l'environnement dans leur boutique. "Notre borne photo vient d'un fournisseur de la Drôme, on a mis en place des bacs de recyclage de piles, de capsules de café, de cartouches d'imprimante et on propose à nos clients d'aller à la déchetterie pour eux. Tout ça contribue à  faire revenir les gens chez nous. Comme l'humour, la bonne humeur, la joie". Une conclusion.

 

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