Bernard Caïazzo, le Président de l'AS Saint-Etienne, mais aussi président du syndicat Première Ligue, alertait ce jeudi 30 avril au matin sur la situation du monde du football. Face à la crise sanitaire, le secteur est en danger ". La Ligue a tranché. La saison est terminée.
La décision de la Ligue de Football Professionnele (LFP) est tombée ce jeudi 30 avril en fin d'après-midi.
L'arrêt définitif des championnats de France est belle et bien acté.
Le classement retenu par la Ligue, au quotient, permet au PSG d'être sacré champion.
Connaissance prise des décisions et déclarations du Premier Ministre et du Gouvernement, la LFP acte la fin de la saison 2019/2020.
— Ligue de Football Professionnel (@LFPfr) April 30, 2020
? @PSG_inside champion de @Ligue1Conforama
? @FCLorient champion de @DominosLigue2
Communiqué ?➡️ https://t.co/LtLVoKV6Ye pic.twitter.com/6Z3GIxKSKV
Lyon, privé d'Europe
Un coup de massue pour Jean-Michel Aulas.
En effet, la décision ne fait pas les affaires de l'Olympique Lyonnais : déterminé au quotient, seuls les résultats arrêtés lors d'une 28e journée, (la dernière jouée, mais pas dans son intégralité), c'est le ratio du nombre de points par matches joués, qui dessert d'office le club rhôdanien.
De la 5e place, il se retrouve donc à la 7e.
Un classement qui risque de le priver d'une compétition européenne la saison prochaine.
Une première, depuis plus de vingt ans.
L'ASSE stable, mais sans Europe
L'ASS Saint-Etienne perd également une place au classement : de la 16e à la 17e place à cause de ce ratio.
La perspective d'une évolution en Ligue Europa à la reprise semble s'éloigner, si la finale de la Coupe de France ne peut avoir lieu.
En tout cas, plutôt mal engagés dans leur championnat, les Verts ont l'assurance d'être maintenus en Ligue 1. Contrairement à Nîmes, Toulouse et Amiens, relégués en Ligue 2.
La LFP annonce qu'elle tiendra une assemblée générale le 20 mai prochain, pour prendre une décision définitive.
Bernard Caïazzo inquiet
De quoi confirmer les craintes émises par Bernard Caïazzo.
Invité ce jeudi matin de France Info, il était plutôt pessismiste sur l'avenir du football ces prochains mois. Et même au-delà.
Le ton était grave. Les mots, lourds. Bernard Caïazzo n'a pas fait dans la demi mesure, il faisait état d'une situation difficile, voire catastrophique dans le monde du football.
Tout le football est en danger ! Vous perdez votre sang, et vous ne savez pas quand vous allez être secourus - image-t-il.
Le secteur est à l'arrêt depuis le début du confinement, le 14 mars dernier. Les stades sont vides. Les clubs inertes. Les joueurs confinés. L'argent, lui, s'évapore.
Une saison 2019-2020 terminée
Le président du syndicat Première Ligue, qui réunit 19 clubs et près de 90% de l'économie du football français, était inquiet. Et il s'est inquiété encore plus, lorsqu'il a appris, mardi dernier, par la voie officielle du gouvernement que la saison sportive ne reprendrait pas dans les prochaines semaines.
Il n'a pu que se plier à cette décision "Je considère qu'à partir du moment où le gouvernement, plus le président de la Fédé (FFF), ont pris des décisions, il faut respecter ces décisions, qui sont dues à une situation sanitaire. Elles ne sont pas dues à un caprice, c'est la santé des Français" ajoute-t-il.
Le classement "je m'en fiche"
Ce jeudi 30 avril, le monde du football professionnel retenait son souffle.
Le Bureau du Conseil d'administration de la Ligue de Football Professionnelle (LFP) devait se réunir pour fixer le sort de la Ligue 1, Ligue 2 et du championnat de National.
Les conséquences sportives et économiques des mesures gouvernementales ont été étudiées. Beaucoup d'autres questions sont en suspens : Quid du classement ? Sera-t-il arrêté aux dernières journées (27e et 28e) de championnat disputées avant le confinement ? Qui sera relégué ? Promu ? Qui disputera les championnats européens ?
La tâche s'annonçait difficile pour la Ligue. Voilà tout le monde fixé. Forcément déçu.
Mais ce jeudi matin, pour Bernard Caïazzo, la priorité était ailleurs "Je me fiche de savoir les décisions, ce n'est pas ça qui m'interesse" scandait-il. "Ce qui m'intéresse c'est d'abord la santé des joueurs et des Français."
Des solutions alternatives au championnat
Une saison terminée, un championnat inachevé. Les clubs restent sur leur faim.
Certains présidents, tels que le Lyonnais, Jean-Michel Aulas, et le Lillois Gérard Lopez notamment, suggéraient des solutions alternatives au championnat, pour définir un classement. Des annonces qui n'étaient pas du goût du Stéphanois "Il y a des instances, une Fédé, une Ligue, des gens qui votent de façon démocratique, il faut les laisser travailler ". Il ajoutait "pour moi les aspects de classements, c'est même honteux d'entendre parler de ça."
Des aides sont attendues
Pour l'heure, le secteur, tout comme le tourisme, le commerce ou l'aérien, est sinistré.
Sans recettes et avec des charges importantes à payer, les clubs professionnels attendent, eux aussi, des aides de l'Etat. De quoi survivre 6 mois.
Le président de Première Ligue l'affirmait "on va essayer de faire survivre notre football avec les aides du gouvernement. Aujourd'hui le football n'existe plus".
Les joueurs et le staff des championnats français vont-ils suivre la démarche de leurs confrères italiens de l'AS Rome, en renonçant à plusieurs mois de salaire ?
Les clubs, les joueurs, pensaient reprendre la direction du stade fin avril, puis fin juin, Juillet, Août, Septembre ? "On ne sait pas" concluait Bernard Caïazzo. Après la réunion de la LFP ce jeudi, ils n'en sauront pas plus concernant la reprise.
Le Forézien s'en remet aux instances sportives. Il espère qu'aucun club ne sera laissé au bord de la route. En pensant également aux restaurateurs, aux commerces.