La campagne de tests massifs de détection du Covid-19 qui s'est terminée ce mardi 19 janvier à Saint-Étienne s'est révélée un échec avec moins de 4% de la population dépistée, a-t-on appris mercredi auprès de parlementaires de la Loire.
"Avec 6.800 habitants venus se faire dépister sur 175.000 habitants, on est très en décalage avec les intentions affichées de dépister 40.000 personnes", a déclaré à l'AFP le député Génération.s de la Loire Régis Juanico, citant des chiffres de l'Agence régionale de santé Auvergne Rhône-Alpes.
"Parmi les dépistés, 137 ont été testés positifs, soit le taux de positivité (2%) le plus élevé parmi les quatre opérations de dépistage massif conduites par l'État", au Havre (Seine Maritime) et à Charleville-Mézières (Ardennes) en décembre, puis à Roubaix (Nord) la semaine dernière, selon l'élu.
Tandis que le député de la 1ère circonscription de Loire évoque des problèmes d'organisation, un médecin ayant participé à la mobilisation de plusieurs centaines de professionnels de santé, dont des étudiants en médecine et des élèves-infirmiers, déplore un "manque de pédagogie de la part des pouvoirs publics".
Gael Perdriau ne regrette rien
Interrogé ce matin, le maire de Saint-Etienne Gael Perdriau, n'est pas d'accord avec cette analyse : "Je ne crois pas qu'il y ait eu un manque d'information. Nous avions informé toute la population, avec un courrier individuel envoyé dans chaque foyer, et aussi via des campagnes d'informations dans les journaux et les radios. Donc tous les stéphanois qui ont voulu se faire dépister ont pu le faire. Et nous les invitons à la deuxième campagne qui aura lieu au mois de février." Il rappelle que toutes les données ne sont pas encore connues. "Il y a deux bilans à faire de cette campagne. En premier lieu, l'aspect quantitatif. Une partie des résultats nous ont été communiqués. Environ 6800 personnes se sont rendues dans les centres éphémères que nous avions installés avec l'Etat et l'ARS. Et puis il y a toutes celles qui se sont présentées dans les cabinets infirmiers, médecins et pharmacies, qui ne sont pas encore comptabilisées. D'un point de vue qualitatif, nous avons repéré environ 2% de cas positifs, ce qui est légèrement au dessus de la moyenne nationale. C'est environ 150 personnes qui ont pu s'isoler parce qu'elles sont malades et donc contagieuses." explique le maire.
Interrogée par l'AFP, l'ARS souligne qu'elle a besoin de temps pour "consolider le bilan chiffré" de l'opération, qui doit être reconduite du 22 au 28 février. L'ARS évoquait de son côté "des ajustements" à venir après avoir constaté un temps d'attente pouvant parfois dépasser une heure.