Hospitalisés, parfois plusieurs semaines, les petits ligériens bénéficient d'un suivi scolaire, dispensés entre leurs soins médicaux. À l'hôpital de Saint-Etienne, parmi les blouses blanches, des enseignants s'occupent aussi des enfants, sur un aspect plus éducatif.
Au CHU de Saint-Etienne, toutes les blouses blanches ne prodiguent pas des soins. Certaines dispensent des cours. Un suivi scolaire qui permet aux enfants hospitalisés parfois longtemps de ne pas décrocher.
Éviter le décrochage
C'est une salle de classe pas comme les autres. D'abord elle est à l'hôpital, et les élèves ne sont pas nombreux. Ce jour-là, Aurélie, l'une des enseignantes spécialisées en charge des enfants hospitalisés, fait travailler Tesnim. Tesnim malgré son hospitalisation suit ses cours de CE2.
Dans une salle de classe aménagée près du service de pédiatrie, séance de français pour l'écolière. Le but est d'éviter, malgré l'hospitalisation, le décrochage scolaire comme l'explique Aurélie, "c'est permettre à un enfant malade de ne pas être seulement un "petit patient", mais d'ide à toujours un élève qui continue ses apprentissages. Cela peut l’aider à sortir de ses douleurs, de ses difficultés, ça s’évader."
Pendant l'entretien, la fillette se met à bailler. Fatiguée, elle regagne sa chambre. Et quand la concentration s'amoindrit, Aurélie écourte la séance. Savoir s'adapter aux "élèves-patients", de 3 à 18 ans, une priorité pour les 5 enseignants spécialisés du CHU qui ont fait le choix de la blouse blanche, pas pour soigner, mais pour enseigner. "Le tête-à-tête demande beaucoup plus de concentration à l’enfant. On voit bien quand l’enfant commence à être fatigué. On adapte la séance en fonction de son état," détaille Aurélie. "On va encourager les jeunes à sortir de la chambre et à reprendre le chemin des connaissances, de la curiosité, l’échange avec d’autres camarades."
Décrocher c'est un souci pour les enfants et les adolescents, redoubler à cause d'une hospitalisation est vécu comme une sanction, une double peine.
Des apprentissages aménagés
L'école se fait un peu partout à l'hôpital, dans tous les services, dans une salle de classe ou une chambre, Pour Noé, dont les défenses immunitaires sont au plus bas, c'est au pied de son lit en onco-pédiatrie. "Notre rôle, reprend l'enseignante, c’est la continuité dans les apprentissages. C’est permettre aux enfants de continuer à suivre le chemin de l’école même s’ils ont une parenthèse qui les oblige à travailler différemment."
Les enseignants entretiennent des liens étroits avec les familles. "Elles sont généralement très contentes de savoir qu’il y a un enseignant à l’hôpital qui va pouvoir éviter cette rupture (avec l’école) et permettre à l’enfant de continuer ses apprentissages."
L'enseignante exprime également sa satisfaction sur ce mode d'apprentissage. "J’ai vraiment l’impression d’être utile parce que ces enfants qui sont mis sur le côté par rapport à leur cursus scolaire, je leur explique qu’on va tout mettre en place pour qu’ils avancent comme les autres dans leur parcours scolaire."