Sa destitution est officielle depuis le jeudi 22 juillet 2021. L'imam de la mosquée Attakwa, de Saint-Chamond, a été suspendu à la demande du ministère de l'Intérieur et de la préfecture de la Loire. Les autorités lui reprochent des propos discriminatoires envers les femmes.
C'est un prêche datant du 20 juillet 2021, jour de l'Aïd el-Kébir, qui a coûté sa place à l'imam de la principale mosquée de Saint-Chamond, dans le département de la Loire. "Mmadi Ahamada a été suspendu de ses fonctions, comme demandé par la préfète de la Loire qui l'a convoqué hier après-midi", a déclaré à l'Afp, vendredi 23 juillet, le porte-parole de la mosquée Attakwa.
Propos discriminatoires envers les femmes
Les responsables de l'association cultuelle qui gère la mosquée de Saint-Chamond se refusent à tout commentaire, concernant le prêche incriminé. Mais pour les autorités, l'imam Mmadi Ahamada a tenu des propos "discriminatoires et contraires à l'égalité femme/homme", selon un communiqué venu de la préfecture de la Loire.
"Restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas de la manière des femmes d'avant l'islam et ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage", exhorte le religieux lors de son prêche de l'Aïd el-Kébir. S'exprimant tantôt en arable, tantôt en français, face à plusieurs centaines d'hommes réunis en plein air ce jour-là, l'imam demande également aux femmes de ne pas céder à "l'accomplissement de la corruption et du vice".
Selon Catherine Séguin, l'imam de la mosquée de Saint-Chamond demande aux "femmes musulmanes désireuses d'entrer au Paradis d'obéir à leur mari (...), de veiller aux droits d'Allah et à ceux de leur époux".
Destitué et bientôt privé de titre de séjour ?
"Nous combattons sans relâche ceux qui bafouent les règles et les valeurs de la République", écrit sur Twitter Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui confirme qu'il a été mis fin, "à sa demande" aux fonctions de deux imams en France (dont celui de la Loire) pour des "prêches inacceptables".
À ma demande, il a été mis fin aux fonctions de deux imams des Hauts-de-Seine et de la Loire aux prêches inacceptables.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 23, 2021
Nous combattons sans relâche ceux qui bafouent les règles et les valeurs de la République.https://t.co/SpRtxpq5BN
Démis de ses fonctions, l'imam originaire des Comores pourrait également être contraint de quitter la France. La préfète de la Loire précise en effet dans son communiqué, que "conformément aux instructions du ministre de l'Intérieur, la question du non renouvellement de son titre de séjour est à l'étude".
Sur sa page Facebook, sur laquelle la vidéo du prêche incriminé a été publié, la grande mosquée de Saint-Chamond se contente de réagir par deux publications laconiques. La première, titrée communiqué officiel" indique : "La Grande Mosquée de Saint-Chamond informe ses fidèles qu'il a été décidé de mettre fin aux fonctions d'imamat à compter du 22 juillet 2021". La seconde précise "la décision a été prise par la préfète de la Loire, Catherine Séguin, suite à une demande du ministre de l'Intérieur, et non par la mosquée".