Un parc photovoltaïque doit voir le jour sur la commune de Montrond-les-Bains, dans la Loire. Un projet qui est loin de faire l'unanimité. Un collectif d'opposants est né.
Clément Gubien, éleveur de vaches de race Ferrandaise, est installé sur une parcelle de terres agricoles mise à disposition gracieusement par la municipalité de Montrond-les-Bains. Il est l'un des trois derniers agriculteurs de la commune. Mais le pré d'un hectare où paissent aujourd'hui ses vaches pourrait bientôt accueillir, non plus des bovins mais des panneaux photovoltaïques. Le pré fait partie du site pressenti pour accueillir le projet d'énergie verte. L'éleveur ne cache pas son inquiétude : ses vaches se retrouveraient sans pâturage.
Sur Montrond-les-Bains, l'emprise se limiterait à une surface de trois hectares mais le parc global, à cheval sur la commune voisine, représenterait plutôt une dizaine d'hectares. "Dans la Loire, le projet va être doublé ou triplé dans les années qui suivent. C'est ce qui me fait le plus peur," explique l'éleveur qui redoute la disparition de terres agricoles.
Ce futur parc photovoltaïque est lié à un autre projet : celui d'un bassin de rétention souhaité par la mairie depuis 2014. Pour des raisons foncières, la municipalité a voulu coupler les deux aménagements. "Notre principale préoccupation, c'est ce projet de bassin de rétention pour protéger les personnes et les biens," explique Serge Percet, maire de Montrond-les-Bains qui a encore en mémoire les dernières inondations de novembre 2008. D'autant que de nouvelles constructions ont eu lieu ces dernières années sur ce territoire ligérien.
Des riverains particulièrement inquiets
D'autres voix s'élèvent contre le projet de panneaux photovoltaïques. Dans le lotissement voisin, un collectif de riverains qui s'est baptisé "Les réVOLTés du Forez" s'oppose fermement au champ photovoltaïque. Une vingtaine de familles sont particulièrement inquiètes et veulent préserver leur cadre de vie. Ils redoutent des nuisances visuelles et sonores mais aussi une dépréciation de leurs biens immobiliers. "Nous sommes dans un lotissement très calme. Voir de la verdure en ouvrant ses fenêtres le matin, c'est plus agréable que des panneaux photovoltaïques," explique Laurent Berger, membre du collectif d'opposants. Le projet de champ photovoltaïque présenté en réunion publique est source d'inquiétudes et d'interrogations pour ces Montrondais.
Le collectif entend bien se battre jusqu'au bout et multiplier les recours. Le projet n'en est qu'au stade embryonnaire et ne devrait pas aboutir avant quatre ou cinq ans.