Loire : une amende de 50 000 € requise contre le patron qui proposait de la chloroquine à ses salariés atteints du Covid

Une amende de 50 000 euros a été requise jeudi 3 juin au tribunal de Saint-Etienne à l'encontre du fondateur d'un important groupe de chimie, jugé pour avoir proposé des comprimés de chloroquine à ses salariés atteints du Covid-19.

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Une amende de 50 000 euros a été requise jeudi 3 juin au tribunal de Saint-Etienne à l'encontre du fondateur d'un important groupe de chimie, jugé pour avoir proposé des comprimés de chloroquine à ses salariés atteints du Covid-19.
René Pich, 80 ans, poursuivi pour exercice illégal des professions de pharmacien et de médecin, acquisition illicite, importation en contrebande et détention de substances vénéneuses, a comparu durant près de six heures.
    

L'enquête avait été ouverte début avril 2020 après un signalement de l'inspection du Travail dans la Loire, déclenché par une note du prévenu informant 384 membres de l'encadrement de SNF, spécialiste mondial du traitement de l'eau, de l'acquisition de comprimés de phosphate de chloroquine, qu'il tenait à leur disposition.
   

René Pich, qui continue à travailler et bénéficie d'une importante aura au sein de l'entreprise créée il y a plus de 40 ans, avait acheté ces 1.200 cachets, produits en Inde, via une plateforme internet canadienne.
    

A la barre, il a déclaré qu'il n'aurait pas dû le faire en affirmant, sans convaincre l'accusation, ni les parties civiles, l'avoir fait "dans le but de sauver des vies, dans un contexte de pénurie de cette substance, en ne sachant pas qu'il s'agissait de produits classés".
    

Plaidant la relaxe, ses avocats ont fait valoir qu'aucun des 1350 employés français du groupe n'avait finalement absorbé de comprimé de chloroquine, dont les analyses ont montré qu'elle était correctement dosée.
    

"J'aurais de la peine à être Directrice des Ressources Humaines dans votre entreprise Monsieur Pich", a lancé le représentant du ministère public, André Merle, en direction du prévenu, en conflit ouvert avec les organisations syndicales depuis des années;


Celles-ci "ont rempli le rôle de lanceur d'alerte", selon Sofial Soula-Michal, avocate de la CFDT. François Dumoulin, conseil de la CGT, a balayé l'argument de "l'état de nécessité" avancé par la défense, estimant que le dirigeant avait "fait pression sur les salariés pour qu'ils demeurent à leur poste de travail, quoi qu'il en coûte", durant le premier confinement en 2020.

L'affaire a été mise en délibéré au 2 septembre.

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