La Mairie du village de La Gresle (Loire) a pris un arrêté symbolique pour "interdire" aux habitants de décéder pendant le week-end ou un jour férié : les médecins ne seraient pas assez nombreux autour du village pour les constatations d'usage.

Tout a commencé dimanche 1er décembre en milieu de journée, dans la commune de La Gresle (Loire): la maire Isabelle Dugelet est prévenue d'un décès dans la maison de retraite du village. Il lui faudra près de 3 heures pour trouver un médecin de garde, après avoir multiplié les coups de fils auprès de plusieurs autorités, pour faire constater officiellement le décès.
 

Un geste provocant



"On subit une pénurie médicale. Cet arrêté est original, mais surtout provocant" assume la maire (SE) de La Gresle, pour qui sa commune n'est pas loin du désert médical. Elle constate, dépitée, un départ à la retraite d'un premier médecin en octobre dernier, avec une très grosse patientèle. Et un autre départ à la retraite doit avoir lieu le 1er juillet prochain. "Personne n'a anticipé tout cela. Aujourd'hui, j'ai des habitants qui n'ont plus de médecin traitant. Cela génère beaucoup d'anxiété chez les personnes âgées notamment. Et il y a un surcoût : si vous allez voir un autre médecin que votre médecin traitant, il y a une retenue sur votre remboursement."

Selon l'arrêté rédigé par la commune, "il est interdit aux habitants de décéder à domicile sur le territoire communal les samedi, dimanche et jours fériés pour une durée indéterminée."

 

Pas assez de médecin



Il n'y a aucun médecin sur la commune mais il y en a plusieurs installés sur les communes avoisinantes, "tous overbookés" précise la maire. En cas de décès, c'est un médecin de garde qui doit venir faire le constat, dans les 24 heures selon le corps médical, "le plus rapidement possible" pour l'élue, "par respect pour la famille d'abord, ensuite pour accélérer les démarches déjà longues" dit-elle.

Dans cette zone qui dépend du secteur du Rhône, certains médecins proches de la retraite seraient exemptés de garde en accord avec le Conseil national de l’Ordre. "Je le comprends tout à fait" reconnaît Isabelle Dugelet, "mais on ne peut pas continuer comme cela. Le 1er décembre j'ai demandé qu'on m'envoie le certificat par mail ! Finalement on a trouvé un médecin. Mais c'est au niveau de l'Etat qu'il faut faire quelque-chose. L'organisation générale des soins est à revoir. Ca va se régler dans 15 ou 20 ans? Je ne veux plus de bidouillage, mais des solutions pérennes et rapides !"
 
©France 3 Rhône-Alpes
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