L'ancien maire de Saint Etienne, Michel Durafour, est décédé ce jeudi à l'âge de 97 ans. La classe politique stéphanoise, à droite comme a gauche, salue la mémoire de ce démocrate qui aura "donné le meilleur de lui-même" pour sa ville. Ses obsèques autont lieu mardi à la cathédrale de St Etienne
L’ancien ministre et maire de Saint-Étienne, Michel Durafour, est décédé ce jeudi à l’âge de 97 ans, a annoncé son fils Jean-Michel.Ses obsèques auront lieu mardi1er Août à la cathédrale St Charles de St Etienne. Un registre de condoléances sera ouvert en mairie lundi.
Adjoint au maire de Saint-Étienne de 1947 à 1964, Michel Durafour se fait remarquer notamment dans le domaine de la culture, en étant le premier à doter une ville d'un adjoint délégué spécifiquement à la culture.
Il devient ensuite maire de Saint-Etienne de 1964 à 1977, et prend ainsi la suite de son père, Antoine Durafour. Il rejoint les gouvernements de Jacques Chirac puis de Raymond Barre, entre 1974 et 1977, avant de se rapprocher du gouvernement Michel Rocard.
De 1980 à 1981, il préside le conseil régional de Rhône-Alpes. Sénateur de la Loire à partir de 1983, il devient ministre d'État puis ministre de la Fonction publique et des Réformes administratives de 1989 à 1991, et constitue, aux côtés d'autres personnalités d'« ouverture », le Mouvement des réformateurs.
Enfin en 2007, il reprend des activités politiques en prenant la tête du comité de soutien de Ségolène Royal dans la Loire.
Michel Durafour mena également une carrière de romancier sous son patronyme et sous les pseudonymes de Pierre Jardin, Cécil Viborg et Rémi Sibel1.
Hospitalisé depuis six mois, il est mort ce jeudi, entouré de sa femme et de ses deux enfants.
L'hommage de la classe politique
La classe politique réagit nombreuse à cette disparition :
Gaël Perdriau, maire de St Etienne et président de la Métropole (Les Républicains) : "Préoccupé par-dessus tout du mieux-être de ses concitoyens, il aura donné le meilleur de lui-même, avec une rare générosité, à sa ville, Saint-Etienne dont il était un ardent défenseur, et pour laquelle il aura été l'un de ses plus grands serviteurs.En grand visionnaire qu'il était, il avait compris avant beaucoup d'autres, tout l'intérêt d'avoir une université digne de ce nom à Saint-Etienne. Des générations d'étudiants peuvent et pourront, aujourd'hui et demain, lui en être reconnaissants."
Maurice Vincent, sénateur de la Loire , ancien Maire de St Etienne (PS) : "Maire de Saint-Etienne et ministre à plusieurs reprises, homme de lettres, il a marqué l'histoire et le futur de notre ville par sa détermination à reconstruire plusieurs quartiers et surtout par son soutien essentiel à la création et au développement de notre université. Sans lui, nul doute que cet atout majeur pour l'avenir de notre territoire n'existerait pas ou n'aurait pas la même ampleur aujourd'hui."
Régis Juanico, député de la Loire, conseiller départemental (PS) : "Le parcours de Michel Durafour force le respect. Démocrate sincère, humaniste et progressiste, ses convictions profondes l’auront amené à soutenir plusieurs candidat-e-s de gauche lors des séquences électorales les plus récentes.(...)Ministre du Travail de Valérie Giscard d’Estaing, Michel Durafour portait une vision juste et très sociale des relations au travail pour défendre les plus faibles, ce qui l’a amené à s’opposer à plusieurs reprises à son « camp politique » d’alors. C’est ainsi qu’il devint une personnalité emblématique de la politique d’ouverture du Président Mitterrand dont il fut l’un des quatre Ministres ligériens avec Huguette Bouchardeau, Charles Fiterman et Jean Auroux, dans le Gouvernement de Michel Rocard."
Jean-Michel Mis, député de la Loire (LREM): "A la tête de la municipalité stéphanoise, Michel Durafour a métamorphosé Saint-Etienne en seulement treize ans, de 1964 à 1977. Son empreinte est encore plus que visible. Quand les Stéphanois et les Ligériens étudient à l'Universite Jean Monnet ou à lEN3S, écoutent un opéra au jardin des plantes, visitent la foire économique à la Plaine Achille, se baladent le quartier de Centre 2 ou de Bergson, c’est grâce à Michel Durafour. (...) Incontestablement son style moderne, son sens de la réforme en profondeur, notamment en tant que ministre à trois reprises, associé à une modération et une très grande ouverture sont aujourd’hui au cœur du logiciel de la nouvelle majorité présidentielle et parlementaire élue il y a quelques semaines."
Fatima Bouyablane résume le parcours politique de Michel Durafour :