À l'image de celle qui sillonne déjà les rues à Villeurbanne, cette voiture qui photographie les plaques d'immatriculation des véhicules qui n'ont pas payé leur stationnement arrive à Saint-Etienne. Les automobilistes ne sont pas pressés de la savoir opérationnelle, les syndicats non plus.
Des caméras sur le toit et des écrans dans l’habitacle, LAPI arrive à Saint-Etienne. LAPI pour Lecture Automatique des Plaques d'Immatriculation, est un véhicule municipal qui a pour mission de coincer tous contrevenants au stationnement payant.
"La sulfateuse à PV"
Dans quelques jours, la "sulfateuse à PV" comme certains l'appellent déjà dans les rues de Saint-Etienne devrait arpenter les rues de la capitale ligérienne.
Son unique mission sera de contrôler le stationnement payant. Difficile, voire impossible d’y échapper. Un outil très persuasif pour inciter les automobilistes à payer leur stationnement. Une jeune femme interrogée dans le centre-ville confirme, "c’est mieux de payer, dit-elle, parce qu’après l’amende, c'est beaucoup plus cher." Un peu plus loin, une autre stéphanoise corrobore ses propos, "c’est pénible de prendre des amendes à chaque fois" s'exaspère-t-elle.
Une troisième automobiliste détaille, "on n'a que 30 minutes gratuites, après il faut payer, mais on ne reste jamais que 30 minutes en centre-ville."
Jusqu'à 1500 verbalisations par heure
Le dispositif jugé imparable peut contrôler jusqu’à 1500 véhicules par heure. Un agent, lui, verbalise une quarantaine d'automobiles sur la même durée.
La ville de Saint-Étienne vient de s'équiper de deux appareils pour 150 000 €.
Les syndicats fulminent.
"On n'est plus sur du tout un rendu de qualité et de service public mais bel et bien sur une gestion financière", dénonce Sylvain Valla du syndicat CGT de Saint-Etienne. "On veut faire du fric, tout simplement ! On fait de l’argent, en mettant des amendes aux Stéphanois et en réduisant la masse salariale, puisque ce sont 9 agents qui seront supprimés."
Lutter contre les voitures ventouses
La mairie se défend de vouloir faire de l’argent à tout prix. Elle explique avoir choisi cette option pour lutter contre les voitures ventouse en centre-ville. Selon l'équipe municipale, améliorer la rotation des stationnements est essentiel.
La mairie insiste également sur le prochain recrutement de 4 agents pour assurer l'utilisation des deux véhicules. "Il ne faut pas en avoir peur, indique Marie-Jo Perez, adjointe à la ville de Saint-Etienne en charge du stationnement. C’est quelque chose qui va être traité par de l’humain. Ce sont quand même nos agents qui vérifieront toutes les plaques photographiées par ce dispositif, donc il n’y aura aucun licenciement."
Cependant ce dispositif dernier cri interroge la ligue des droits de l’homme, qui vient d’adresser un courrier à la mairie pour demander des garanties quant à l'utilisation et le stockage des clichés qui seront bientôt pris dans les rues stéphanoises.