Depuis ce mardi 13 février, l'association Tonga terre d'accueil, basée dans la Loire, a lancé un appel aux dons. Elle doit réunir 170 000 euros en 30 jours. Une somme qui va lui permettre d'offrir une nouvelle vie à six félins en Afrique du Sud. Une première pour le refuge de Saint-Martin-la-Plaine.
"Nous avons 30 jours pour réunir 170 000€ ", a expliqué sur les réseaux sociaux l'association Tonga Terre d'Accueil. Installée à Saint-Martin-la-Plaine, près de l'espace zoologique, l'association est un refuge ou plutôt un centre d'accueil temporaire. Depuis 15 ans, elle recueille des animaux sauvages, et notamment des fauves, confiés par des cirques ou saisis par les autorités. Elle soigne ceux qui ont subi de mauvais traitements ou qui ont été victimes de mauvaises conditions de détention. Certains sont également issus de trafic.
Entre tournant et retour aux sources
"Pour lancer ce projet, nous avons besoin de vous !" Tonga Terre d'Accueil a annoncé cette semaine le lancement de l'ambitieux "ROAR Project". Il s'agit de permettre à deux lions de cirque et à quatre servals issus du trafic de regagner la terre d'origine de leurs espèces, en Afrique du Sud, avant l'été. Une première pour l'association ligérienne crée par Pierre Thivillon. "Un projet exceptionnel qui marque un tournant pour l'association Tonga Terre d'Accueil. C'est l'extension du refuge en Afrique du Sud", explique Alexandre Blanchon, porteur du projet, dans une vidéo postée Facebook.
Le refuge de Saint-Martin-la-Plaine fonctionne au quotidien grâce à des dons, et développer un nouveau projet d'ampleur ne va pas de soi. "Développer des solutions de placement en Afrique ne doit pas pénaliser le refuge et son travail du quotidien", poursuit Alexandre Blanchon. C'est pourquoi, l'association s'est résolue à demander un coup de pouce financier auprès du grand public. Une cagnotte en ligne a été lancée. Pour atteindre son objectif, l'association a un mois pour réunir la somme qui va servir à assurer les frais de transport, hors cargo, la création d'un enclos de quatre hectares pour les lions, ainsi que les frais de nourriture et les frais vétérinaires pour la décennie à venir.
Les animaux restent à la charge de Tonga Terre d'Accueil. Si la somme est importante, elle est cependant nettement inférieure aux coûts en France, explique l'association sur son site. Pas de bâtiments chauffés pour les lions en Afrique du Sud. "Le coût annuel de l’entretien d'un lion (nourriture/soins) est de plus de 7500€ dans notre refuge contre 5000€ en Afrique du Sud", précise l'association, chiffres à l'appui.
Pour Tonga Terre d'Accueil, ce projet inédit est aussi une sorte de retour aux sources. L'association va à nouveau travailler avec SanWild Sanctuary. C’est dans ce sanctuaire que l’hippopotame Tonga, qui a été à l'origine de l'association, avait été envoyé en 2008.
Toujours plus d'animaux sauvages
Si Tonga Terre d'Accueil est un centre temporaire d'animaux sauvages, trouver des solutions permanentes et définitives s'impose aujourd'hui plus que jamais. "Nous avons toujours plus d'animaux à accueillir dans notre refuge", explique le vice-président de l'association ligérienne, le vétérinaire Jean-Christophe Gérard. En cause, une double problématique à laquelle le refuge est aujourd'hui confronté. À commencer par la loi votée en 2021 qui interdit les animaux sauvages dans les cirques itinérants à partir de décembre 2028.
L'association ligérienne est aussi la victime indirecte de l'explosion du trafic de servals dans l'hexagone. Avec sa robe tachetée de noir, ses oreilles rondes et ses griffes, ce félin est loin d'être un tranquille matou. Il peut même être jusqu'à cinq fois plus gros que son cousin domestique. Originaire d'Afrique, il est détenu illégalement par de plus en plus de particuliers en France. Ces spécimens sont souvent vendus par des trafiquants comme étant des Savannah, une race autorisée en France, issue du croisement entre un félin domestique et un serval.
Le projet de Tonga Terre d'Accueil est encore plus ambitieux pour les quatre servals issus de trafics qui seront pris en charge par le Roar Project. Dans un premier temps, ils seront placés en enclos avant d'être rendus à la vie sauvage, après réhabilitation.