Samedi 28 mai 2022, un homme est enlevé à Saint-Etienne. Mardi 1er juin, il est retrouvé par la police à Epinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, en région parisienne. Le procureur et le chef de la police judiciaire de Saint-Etienne donnaient ce mercredi 8 juin, une conférence de presse.
"C’est une affaire exceptionnelle", souligne Eric Simon, chef de la police judiciaire de Saint-Etienne. Le rythme de cette affaire est en effet digne d’un film d’action. Samedi 28 mai 2022, un homme est enlevé par trois autres individus. Trois jours plus tard et 500 kilomètres plus loin, la victime est libérée, indemne.
Une histoire rocambolesque
" C’est une livraison de stupéfiants qui s’est mal terminée. Le livreur s'est fait justice lui-même pour pouvoir obtenir réparation", explique le chef de la police judiciaire de Saint-Etienne. Résumé bref mais efficace de cette affaire.
L’enlèvement a lieu le samedi 28 mai au soir au 35 rue des Passementiers, dans un quartier résidentiel de Saint-Etienne. Trois hommes armés frappent, ligotent et enlèvent un autre homme.
Au bout de 24 heures, les ravisseurs emmènent la victime dans le quartier des Vernes de Givors, dans le Rhône. Pendant ce temps, les malfaiteurs réclament 100 000 euros à la compagne et à la famille. La rançon n’est finalement pas versée. Mais le dimanche 29 mai, la compagne de la victime doit remettre aux trois hommes une valise contenant des objets de valeur.
L’aventure effrénée s’arrête dans la nuit du 31 mai au 1er juin. La police retrouve la victime ligotée, le visage tuméfié, à Epinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. Trois jours seulement après son enlèvement, l’homme est libre, sain et sauf.
Originaires des Antilles, les auteurs et la victime sont connus des services de police mais n'ont jamais été condamnés.
"On est en live"
Le dispositif mis en œuvre pour retrouver la victime est exceptionnel. Une centaine de policiers ont été mobilisés dans la Loire, dans le Rhône, Seine-Saint-Denis mais aussi aux Antilles. " On a fait tout un travail pour localiser la cité et l’appartement où il se trouvait", souligne le procureur de la République, David Charmatz.
Pour les services de police, la pression est de taille. " On est en live, la victime est détenue au moment où nous sommes saisis. La priorité est donc de retrouver la victime saine et sauve d’où l’importance des effectifs. On a besoin de moyens techniques, opérationnels et judiciaires pour suivre la victime à la minute", souligne Eric Simon. " L’affaire sort de l’ordinaire par les moyens mis en œuvre par les malfaiteurs mais aussi par les moyens mis en œuvre pour son élucidation du côté de la police nationale", abonde David Charmatz.
Si cet enlèvement est inédit, Saint-Etienne a connu d'autres affaires d'enlèvement et de séquestration par le passé. Ces affaires sont " systématiquement liés au trafic de stupéfiants compte tenu des valeurs mises en cause dans ce genre de trafic et de la violence dont font part les trafiquants", précise le procureur.
Trois personnes ont été placées en détention provisoire. Une information criminelle pour enlèvement et séquestration en bande organisée et extorsion et tentative d’extorsion en bande organisée avec arme. Les malfaiteurs encourent la prison à perpétuité. La police recherche toujours très activement un quatrième individu.
