Alors qu'elle est fermée depuis le 15 mars dernier, l'université Jean Monnet de Saint-Etienne, n'accueille toujours pas d'étudiants sur ses sites. Elle est en pleine préparation de sa grande rentrée de septembre. C'est le grand flou pour les étudiants et les professeurs.
Collèges et lycées vont bientôt pouvoir accueillir leurs élèves, de nouveau. Mais les facultés semblent rester à la marge. Pour toutes les universités de France, ces phases de déconfinement sont un vrai casse-tête.
Les sites sont toujours fermés, aucun étudiant ne peut s'y rendre jusqu'à nouvel ordre. D'ailleurs, vont ils pouvoir revenir de sitôt ? C'est la question que se posent étudiants et professeurs.
"La rentrée en active préparation"
Le ministère a distillé quelques mesures, vagues. Trop peu pour que les structures universitaires puissent s'organiser correctement.
A l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne, la direction prépare sa rentrée comme elle le peut, c'est à dire "dans le respect des consignes gouvernementales". Si à ce jour, aucun étudiant n'est autorisé à revenir sur site, "il y a une reprise partielle sur les lieux, pour le personnel, précise l'université, à des conditions particulières et sur rendez-vous. Cela concerne certains personnels dans les laboratoires, mais aussi techniques et administratifs, soumis à des contrôles, selon le plan sanitaire appliqué".
L'université affirme préparer sa rentrée "avec énergie" mais avoue manquer de consignes : "La rentrée est en active préparation, nous sommes en plein dedans, notamment une préparation logistique. Nous faisons en fonction des mesures annoncées par le gouvernement. Mais cela se fait au jour le jour".
La continuité pédagogique est-elle assurée comme lors du confinement, en "distanciel". Et ce sera visiblement le cas également durant l'été. "Les cours en amphithéâtre ne sont pas envisagés jusqu'à l'été, répond la direction, pour tous les étudiants. C'est une mesure nationale".
Mais à ce stade, l'université ne peut en dire davantage. Elle-même est encore trop peu informée sur les suites à donner, pour évoquer les modalités d'une reprise des cours.
Dans sa lettre d'information elle précise juste que la rentrée se fera "dans des conditions particulières" en septembre prochain, sans détailler : "la situation sanitaire pourrait rendre difficile une reprise de l’année dans les conditions habituelles". La direction réfléchit à un équilibre entre présentiel et distancié, mais aussi sur la mise en place d'emplois du temps adaptés, "seule solution pour pouvoir proposer une offre de formation accessible à l’ensemble de nos étudiants et enseignants", précise-t-elle.
Un manque de cohérence
Selon un professeur de l'université, "on court le risque d'un décrochage des étudiants, car il est compliqué et long de monter des cours à distance. Il faut gérer les choses en temps réel, se coordonner entre enseignants plus que d'habitude pour ne pas surcharger les étudiants par le télétravail".
Fatalement l'enseignant devra s'adapter mais pointe un manque de cohérence dans ces phases de déconfinement "Si tout rouvre, les commerces, les restaurants, les musées, et pas les amphithéâtres, ce n'est pas cohérent, pas précis. Le ministère reste vague" lance-t-il.