Drame dans le Forez. Un chasseur de 42 ans a été tué par une balle perdue lors d'une battue aux sangliers à laquelle il participait samedi après-midi, 28 septembre à Bussy-Albieux, dans la Loire. Une enquête pour "homicide involontaire" a été ouverte.
Drame dans la Loire ce samedi 28 septembre sur le territoire de Bussy-Albieux, au nord-ouest de Feurs, où était organisée une battue aux sangliers. Un agriculteur de Pommiers-en-Forez est mort, victime d'un tragique accident lors de cette chasse privée. Les faits se sont déroulés en milieu d'après-midi.
"Homicide involontaire" : enquête en cours
C'est près de l'étang d'une propriété privée que le corps du chasseur a été retrouvé samedi, vers 15h. L'homme participait à une battue aux sangliers pour éloigner les animaux d'un champ de maïs.
Le quadragénaire est "décédé sur le coup d'une balle reçue à la tête, sans que l'auteur n'ait encore été identifié", ont indiqué les gendarmes. Ils ont précisé qu'une enquête avait été ouverte pour déterminer les circonstances précises de ce drame. Cette enquête pour "homicide involontaire" a été ouverte par le parquet de Saint-Etienne.
Samedi, les gendarmes de la compagnie de Montbrison ont procédé aux premières constatations. Les militaires ont eu recours à un hélicoptère pour photographier du ciel la scène du drame en faisant replacer chacun des participants de la battue à l'endroit où il se trouvait lorsqu'une série de tirs a provoqué la mort de deux sangliers et de l'agriculteur, selon la même source. Les lieux forment "une sorte de lisière avec des haies, à la sortie d'un champ de maïs qui donne sur un étang asséché. Il faisait partie de cette ligne de battue", a expliqué Benjamin Dupin, Lieutenant-colonel de la gendarmerie de Montbrison.
Deux sociétés de chasse participaient à cette battue. Qui a tiré le coup de feu mortel ? Y a-t-il eu un problème de coordination entre les deux sociétés de chasse ? Des questions auxquelles les enquêteurs vont tenter de répondre.
"La sécurité est la même pour tous. Ils ont des consignes très précises. Ils doivent respecter leur angle, avoir bien identifié l'animal avant de tirer et obligatoirement réaliser des tirs fichants", a expliqué Sandrine Gueneau, Directrice de la Fédération des chasseurs de la Loire.
Au total, 28 chasseurs étaient présents sur le terrain. L'ensemble des participants à la battue doit être entendu par les enquêteurs la semaine prochaine.
Accidents mortels, "historiquement bas"
Chaque année, l’Office français de la biodiversité (OFB) dresse le bilan de l’accidentologie à la chasse de la saison cynégétique écoulée (2023-2024). Il a été présenté le 25 juillet dernier, lors du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage.
Selon ce bilan 2023-2024 des accidents mortels de chasse, dressé par l’Office français de la biodiversité (OFB), le nombre d’accidents mortels se situe "à un niveau historiquement bas" sur la saison dernière. Comme lors de la saison 2022-2023, on recense six décès de chasseurs.
"Ce chiffre confirme la tendance à la baisse des accidents mortels, qui diminue de 77 % sur 20 ans. Les chiffres constatés s’inscrivent dans une baisse structurelle de l’accidentologie, depuis les années 2000", indique l'OFB.
Le 21 septembre dernier, c'est au Crestet, dans le nord Ardèche, qu'un accident de chasse mortel s'est produit. Un chasseur quinquagénaire a reçu une balle dans la poitrine. Dans la Loire, le dernier accident mortel remonte à 2010. Il s'était produit dans le Pilat, à Saint-Julien-Molin-Molette.
Baisse de l'accidentologie...
En revanche, toujours selon le dernier rapport en date de l'OFB, "cette saison cynégétique se caractérise par une augmentation des accidents, au nombre de 97, dont 58 graves, par rapport aux trois saisons précédentes". Mais l'Office français de la biodiversité souligne cependant que "la trajectoire reste malgré tout à la baisse", indiquant une baisse de 42 % du nombre d’accidents en 20 ans et une part des non-chasseurs parmi les victimes également en baisse (12 à subir un accident en 2023-2024 contre 23 la saison précédente). C'est la chasse au grand gibier qui occasionne le plus d'accidents.
... Hausse des incidents
En revanche, concernant les dommages matériels causés par l’utilisation d’une arme, sans blessure corporelle, les chiffres des signalements sont à la hausse : 103 lors de la saison de chasse écoulée contre 84 la saison précédente. Sur ces 103 incidents matériels signalés, 56 (soit plus de la moitié des signalements) concernaient des tirs vers les habitations, 18 des tirs vers des véhicules et 29 des tirs sur animaux domestiques.