Lors d'un vaste coup de filet national, 80 personnes ont été interpellées, soupçonnées de pédocriminalité le 5 décembre dernier. Parmi eux, un habitant de la Loire qui exerçait comme surveillant de nuit et comme accompagnant d'enfants handicapés dans des établissements de la Loire et du Rhône.
C'était l'une des cibles du grand coup de filet du 5 décembre dernier. Un habitant de la Loire, âgé de 55 ans, a été interpellé et est accusé de détention d'images à caractère pornographique. Dans un communiqué, ce mardi 12 décembre, le parquet de la Loire indique que le suspect était accompagnant et surveillant de nuit d'élèves handicapés.
L'homme interpellé a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention à la maison d’arrêt de la Talaudière. Il est poursuivi pour "détention et offre d’images" de mineurs à caractère pornographique, et pour "atteinte à l'intimité de la vie privée".
Jeux en ligne avec des mineurs
Le suspect, un habitant de la commune de Panissieres, dans la Loire, a été interpellé au terme d'"une enquête très technique, qui a duré trois mois", sur les réseaux pédocriminel sur internet. "L'enquête a permis l’identification de cet internaute, qui téléchargeait et visionnait des contenus pédocriminels en ligne, et le recueil d’informations sur son environnement personnel et professionnel, préalables nécessaires à son interpellation", précise le parquet de la Loire.
"L’individu, âgé de 55 ans, célibataire et sans enfant, téléchargeait des photographies et vidéos à contenu pédopornographique depuis de longues années, et transmettait parfois ces contenus à d’autres [amateurs] par internet. Il avait aussi l’habitude de jouer en ligne avec des mineurs." Mais l'individu était également en contact régulier avec des enfants, de jour comme de nuit, par le biais de ses activités professionnelles. Il a donc non seulement consulté, mais aussi produit des images circulant sur les réseaux pédocriminels.
Il filmait les enfants la nuit
L'individu exerçait comme surveillant de nuit au sein de l'Institut Médicaux Educatif (IME) de Bessenay, dans le Rhône. Après son interpellation, l'examen du téléphone de son téléphone a montré des images de dortoirs des enfants hébergés dans l'institut.
À ce stade, aucune atteinte ou agression sexuelle sur mineur n’a été révélée. L’intéressé a reconnu les faits qui lui sont reprochés, mais affirme n’avoir jamais eu de contact sexuel avec des mineurs.
L'accusé exerçait également des fonctions d’accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) dans des écoles primaires à Civens et à Rozier sur Donzy (Loire). Mais, en l’état des investigations, qui se poursuivent actuellement, aucune infraction n’a été constatée dans ses activités à ce stade.
Vaste coup de filet
Cette enquête a été menée par l’Office des mineurs, un nouvel organisme créé en septembre 2023, qui a organisé et coordonné, la semaine dernière, un coup de filet contre la pédocriminalité en ligne dans toute la France. L’opération, d'une ampleur "jamais vue en France" selon ce service, portait sur 80 objectifs répartis dans 53 départements dont deux en outre-mer, qui ont été interpellés et placés en garde à vue.
Parmi les interpellés, en plus de ce surveillant, deux professeurs des écoles, un élu, ou encore des entraîneurs sportifs. Chez plusieurs mis en cause dans cette affaire, "plus de 100 000" vidéos et photos pédocriminelles ont été retrouvées lors des perquisitions. Les images étaient stockées dans des ordinateurs, disques durs ou autres supports numériques. Certains contenus étaient "extrêmement violents", a indiqué le commissaire de l'Office des mineurs.
