L'inspection de la police nationale préconise l'abandon du flash-ball dans les rangs des forces de sécurité. Une arme fabriquée à St-Etienne chez Verney Carron et qui représente 40% du chiffre d'affaires. Pour le patron de l'armurerie, une telle décision mettrait en péril l'entreprise.
C'est une arme décriée pour les dégâts qu'elle peut occasionner dans certaines manifestations. Une arme "non létale" mais qui peut provoquer de graves blessures, voire même tuer, si elle est mal utilisée. Exploitée dans les opérations de maintien de l'ordre, le flash-ball équipe depuis 15 ans les forces de police. L'entreprise stéphanoise Verney-Carron en a livré 3 000 exemplaires, 2000 à la police, 1000 à la gendarmerie française.
Une dotation importante avec la livraison de 600 000 munitions durant toute cette période. Mais l'armurerie stéphanoise pourrait bien voir disparaître cet important marché public avec les dernières préconisations de la police des polices. La directrice de l'IGPN recommande de remplacer le flash-ball stéphanois "par un nouveau lanceur de balles, plus précis"...
Surprise de l'armurier stéphanois qui dit avoir justement travaillé sur la précision de son flash-ball en l'améliorant. Le PDG de l'entreprise explique avoir ainsi travaillé "sur de nouveaux projectiles pour des tirs de 15 à 20 mètres avec des vitesses contrôlées". Il a soumis un nouveau prototype aux services de police. Mais il n'a obtenu aucune réponse. L'enjeu serait-il donc ailleurs ?
Quoi qu'il en soit, Mr Verney-Carron explique que la disparition de ce marché public mettrait en péril sa société puisque le flash-ball représente 40% de son chiffre d'affaires. L'armurerie stéphanoise reste l'un des derniers fournisseurs d'armes français.
Quant aux arguments avancés sur la sécurité, ils lui paraissent "Injustifiés". Le flash-ball ne serait pas une arme plus dangereuse que d'autres, encore faudrait-il qu'elle soit utilisée de façon plus appropriée, selon lui. Il met en cause la formation des forces de police, souvent réduite à sa plus simple expression. Le flash-ball ferait ainsi l'objet "d'un usage disproportionné", occasionnant ainsi des accidents.
Le Figaro révèle que le Défenseur des droits aurait lui-même recommandé de mieux encadrer le recours à ces "armes à la létalité réduite" Il relève aussi que les "boeufs carotte" de l'Igpn ont diligenté l'an dernier 257 enquêtes pour des soupçons de dérapage dans l'usage de ces armes.
Bref, c'est un faux procès qui serait fait à l'équipementier français, peut-être pour promouvoir des alternatives moins chères, venues d'autres horizons...
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