Laurent Wauquiez a présenté aujourd'hui le premier budget de la région Auvergne Rhône- Alpes, fait de restrictions et d'économies mais aussi de relance de l'investissement. Il a qualifié le plan de relance de l'emploi prévu par Francois Hollande de "vaste tartuffade "
Il est arrivé en sifflotant , accompagné de sa garde rapprochée.Costume bleu parfaitement ajusté, Laurent Wauquiez est apparu fringant et toujours aussi énergique pour cette présentation détaillée du premier budget de sa mandature .Un discours affûté sur la rupture engagée avec la précédente majorité dont il ne cesse de souligner "l'héritage catastrophique". Il a d'ailleurs mandaté à cet effet un cabinet d'expertise privé pour réaliser un audit financier dont les résultats seront connus dans le courant du mois d'avril.
Mais voici venu maintenant le temps du renouveau, au delà des slogans de la campagne électorale .Sûr de lui , voire conquérant, le président de région semble de fait bien maîtriser son sujet en assénant ses chiffres : 75 millions d'euros déconomies de fonctionnement dès la première année ,"le 1er plan d'économies de l'histoire de la région", et un plan de relance de l'investissement de 897 millions, "rarissime en France", avance - t -il triomphalement. "Il n'y aura aucune augmentation de la fiscalité" ajoute-t-il , glissant au détour d'une phrase qu'il faut en finir au plus tôt avec le gaspillage des dernières années.
Un budget contraint
Le nouveau président de région souligne que tout cela se fait dans un contexte budgétaire particulièrement contraint .L'Etat se désengage et revoit massivement sa dotation globale de fonctionnement , soit un manque à gagner de 1 milliard d'euros pour la région sur la durée de la mandature. Grand seigneur, L.Wauquiez précise aussitôt qu' "il ne se défausse pas" et qu'il tiendra ses engagements." Pas question d'augmenter les impôts au lendemain de l'élection" hasarde-t-il dans un sourire ironique.
Réduction du train de vie de la région, exemplarité des élus, le discours renvoie toujours aux errements passés et à la rigueur budgétaire qui doit s'appliquer dès maintenant. Vient donc le temps des premiers sacrifices. Etienne Blanc, N°2 de la région en charge de l'administration, détaille les postes budgétaires révisés à la baisse : La communication, les expositions, les frais d'hotel et de taxis, jusqu'à la cession de 50 véhicules de service ou de fonction. Déjà là , une première économie de 5 millions d'euros sur 2016 ...
Des gains de productivité vont étre aussi trouvés dans la fusion administrative des deux régions. Il y avait deux comités régionaux du tourisme.Il n'y en aura plus qu'un. Laurent Wauquiez tranche : "Il y avait 70 directeurs dans les services des deux régions. On divise par 3 le nombre de postes. On rationalise le patrimoine immobilier,surréaliste . La fusion va encore nous permettre de dégager pour 6 millions d'économies" .
"On mettra pas un euro sur le plan de formation de Hollande, une vaste tartuffade" - Laurent Wauquiez -
Des coupes dans les budgets de fonctionnement qui vont tout droit bénéficier à la relance de l'investissement. Priorité affichée: la formation professionnelle. Et pas question pour Auvergne-Rhône-Alpes de s'inscrire dans le plan gouvernemental annoncé par Francois Hollande pour relancer l'emploi. Un dispositif uniquement mis en place pour sortir les demandeurs d'emploi des statistiques du chomage ,explique -t-il en dénoncant "une formation low cost, au rabais" .
Laurent Wauquiez veut lui priviélégier un plan spécifique qui boostera les offres d'emploi des entreprises de la région, dans le développement touristique, le thermalisme, l'activité sanitaire et sociale ou encore dans le web. Ambition, générer 17 000 emplois nouveaux à partir de formations réelles et diplomantes.Dans les métiers du numérique, 7 000 postes seraient déjà à pourvoir ...
"Un vrai laxisme s'est installé avec la SNCF " - Laurent Wauquiez -
Et puis vient la question, cruciale ,des Trains Express Régionaux. Là aussi ,L.Wauquiez progresse dans un rapport de force "musclé" avec le PDG de la SNCF : Il n'est pas du tout satisfait des pannes et des retards qui compliquent chaque jour la vie des usagers en Rhône Alpes et en Auvergne . Il estime que la gestion de l'équipe précédente s'est montrée laxiste. Le nouveau patron de la région veut renégocier en force le contrat qui le lie à la compagnie et formuler des exigences sur la qualité du service et la ponctualité. Ce sera fait en 2017 ,mais il réclame d'ores et déjà des comptes à la SNCF pour les jours de grève : "Quand les trains ne roulent pas ,on ne paye pas" .
Et la culture ?
Laurent Wauquiez va -t-il sacrifier la culture sur l'autel des économies ? Il coupera dans certaines subventions mais pas partout. Il dit vouloir "accompagner la diffusion de la culture sur tous les territoires "mais en évaluant l'impact réel de ces événements en local. Il a ainsi décidé de doubler la subvention de "Jazz à Vienne" qui est le 4ème plus gros festival en France et qui présente un gros potentiel avec 200 000 entrées.
Reste la sécurité des lycées, objet d'une polémique puisque certains établissements tests refusent d'installer des portiques de sécurité. Laurent Wauquiez maintient les 10 millions d'euros prévus dans le budget 2016. Mais à ceux qui refuseraient, il adresse cet avertissement : "S'il ya un problème,chacun devra prendre ses responsabilités"