Après des déclarations "menaçantes" pour l'emploi chez STMicroelectronics en Isère, la CGT a organisé une assemblée du personnel, ce jeudi 28 mai, avant un important rassemblement devant la préfecture.
"Il s'agit d'interpeller le gouvernement sur la nécessité d'opérer un changement de dirigeants et de stratégie de l'entreprise", explique Marc Leroux de la CGT. Une lettre en ce sens a été remise en préfecture de l'Isère, "histoire que l'inquiétude des salariés remonte au plus haut niveau de l'Etat". Plusieurs centaines d'entre eux ont donc manifesté à Grenoble.
Il faut dire que le 12 mai dernier, lors d'une journée dédiée aux investisseurs, à Londres, le 12 mai, le PDG de STMicroelectronics a déclaré que le "statut quo n'était plus tenable" pour la partie produits numériques du Groupe, ajoutant: "le problème doit être réglé et toutes les options sont étudiées."
Les syndicats ont pris ça comme une menace directe pour 2.500 salariés de ST dans le monde, dont 1.500 en France.
Pour la CGT, "le mécanisme infernal se poursuit". Et Marc Leroux d'ajouter: "L'absence de stratégie produits à long terme, le manque d'ambitions industrielles, et le sous-investissement conduisent à la perte de marchés et à des arrêts d'activité. Ce cycle est en place depuis la décision calamiteuse d'arrêt de STEricsson."
Petit à petit, ST semble en effet abandonner la technologie de pointe.
"Jusqu'à quand le gouvernement français restera-t-il passif devant une telle situation?", se demande encore la CGT, "car non seulement les Etats Français et Italiens ont le contrôle de ST, mais en plus l'entreprise bénéficie de fortes subventions publiques, qui donnent à l'Etat des moyens de pression supplémentaires".