Misa Criolla : les Indiens d'Amérique du Sud convertissent la Chaise-Dieu

Dans l'Abbatiale Saint-Robert, le public s'est levé pour acclamer la Misa Criolla de Luis Rigou et Eduardo Egüez. L'introduction de la musique sacrée des Andes dans le programme du festival constitue une nouvelle étape dans l'histoire de la Chaise-Dieu. Pari réussi pour les organisateurs.

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Quand Luis Rigou a proposé au compositeur argentin Eduardo Egüez d'adapter la Misa Criolla du pianiste Ariel Ramirez, il ne s'attendait peut-être pas au fait qu'un jour, la messe serait dite au sein d'un des plus grands festivals de musique sacrée.


L'arrangeur qu'est Egüez a fait de cette Misa Criolla de plus de 50 ans, une pièce qui semble nous venir de l'époque baroque. En y introduisant des instruments classiques tels que le violon, des instruments baroques comme le théorbe ou le luth, en incluant cette oeuvre des années 1960 dans un programme de chants traditionnels indiens, le compositeur fait parler le riche syncrétisme religieux d'Amérique latine. Ainsi la Misa de Indios (Messe des Indiens) a ouvert le concert à la Chaise-Dieu et d'un coup, le public de l'Abbatiale s'est retrouvé projeté de l'autre coté d l'Atlantique, sur la place d'un village indien. "On a fait vraiment attention à préserver ce qu’il y a de plus légitime, de plus authentique dans les messes, ces rituels de participation sociale qu’il y a dans les messes, encore aujourd’hui en Bolivie ou au Pérou… Donc on a essayé d’être fidèle à ce sentiment, que ce ne soit pas pompeux tout simplement" raconte Luis Rigou. C'était effectivement loin d'être pompeux car chaque chant portait en lui son lot de joie et de tristesse et ça, le groupe n'a pas cessé de le communiquer aux spectateurs. 

A la fin de la representation, alors acclamé par le public, le chanteur et flûtiste argentin revient en bis avec la soprano Barbara Kusa pour chanter une chanson du rockeur argentin León Gieco, Sólo le pido a Dios, chanson que le musicien des années 1970 a écrit en réaction à la dictature. Cette chanson populaire n'avait rien d'incongru dans ce programme et Luis Rigou en donne l'explication: "En Amérique latine, la culture populaire n’a jamais cessé de donner des significations à ce que nous sommes, nous. Si vous vous mettez dans ma peau, je suis moi-même fils d’immigrants, on ne sait pas qui nous sommes exactement. Comme disait Borges, l’homme descend peut-être du singe mais nous, on descend des bateaux. Ainsi le folklore, ce que vous (européens) appelaient le folklore, ce n’est pas accessoire, c’est ce qui définit notre identité. C’est une matière vivante : on n’a jamais cessé de jouer ces instruments, de cultiver et de rechercher ce que nous étions avant l’arrivée des conquistadors."

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