Le jeudi 20 octobre, le CHU de Montluçon a inauguré un lieu de mémoire en hommage aux donneurs d'organes et de tissus. Lors de l'événement, personnel hospitalier, familles de donneurs, mais aussi donneurs et greffés ont échangé sur leurs expériences personnelles sur le don d'organe.
Il y a 23 ans, Christine perdait son fils dans un accident de moto. En état de mort cérébrale, les organes vitaux du jeune homme étaient cependant préservés. Suite à ce genre de drame, les médecins tentent de convaincre la famille de les donner, afin de venir en aide à d'autres accidentés ou des malades. Pour Christine, le choix n'a pas été difficile.
« Il n’y a pas eu à me convaincre, raconte-t-elle. On venait juste de me dire que mon fils était décédé: c’est quelque chose de tellement violent et énorme que pour moi, la question qui est venue après était facile »
Grâce à ce don d'organes, cinq personnes ont pu être greffées. Jean-Pierre fait partie de ces miraculés: en 2004, à 49 ans, il est victime d'un grave malaise cardiaque au travail qui bouleverse sa vie. Après 8 ans de soins, il est greffé du coeur en 2012. L’opération est une réussite, et donne naissance à une association de soutien et d’information sur le don d'organes, les Greffés de l'Allier (ou Gref03).
« J’ai mis un peu plus d’un an à me remettre correctement de cette greffe, se rappelle Jean-Pierre. Et puis fin 2013-début 2014, je me sentais bien dans ma tête, j’avais retrouvé mes capacités physiques. J’avais envie de retrouver une vie sociale parce que je n’en avais plus, j’avais envie de redonner un peu de ce qu’on m’avait offert. »
Un acte de générosité encore trop rare
Jeudi 20 octobre, les Greffés de l'Allier se sont réunis dans le centre hostalier de Montluçon pour assister à l'inauguration d'une stèle en hommage aux donneurs. Chantal, une des membres de l'association, fait partie de l'assistance. En 2008, elle subit une greffe de rein suite à une maladie génétique, après avoir eu plus d’un an de dialyses à domicile six nuits sur sept.
|Grâce à la greffe,] on est moins fatigué. On n’a pas le même teint, parce que je m’intoxiquais à cause des toxines que je n’évacuais pas. Donc on revit, on a une vie normale, explique-t-elle en souriant. Le 31 juillet 2008, c’est ma seconde date de naissance. »L’an dernier, près de 6 000 patients ont été greffés en France, un chiffre en constante augmentation. Mais, comme il est inscrit sur la stèle, « cet acte généreux est encore trop rare » : peu nombreux sont ceux qui, de leur vivant, font part de leur position sur le don d'organe à leurs proches (c'est qu'on appelle le « consentement présumé »). L'ancienne région Auvergne fait cependant figure d'exemple, puisqu'avec moins de 30% de refus, elle est une des régions où l'on s'opposait le moins au don en 2014.