Dimanche 28 juin 2020, les électeurs ont voté pour le second tour des élections municipales. Le politologue Mathias Bernard décrypte les résultats et livre son analyse sur la vie politique en Auvergne.
Au soir du second tour des élections municipales, le politologue Mathias Bernard, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Clermont Auvergne, après avoir observé les résultats des votes, décrit les grandes tendances qui s’en dégagent.
"La première chose qui a frappé l’ensemble des observateurs c’est le très fort taux d’abstention puisque finalement on se retrouve avec les mêmes taux que le 15 mars alors même que la situation sanitaire est très différente en cette fin de mois de juin ce qui montre bien qu’au-delà de la crise du Covid 19 il y a un vrai problème de distanciation entre les électeurs et leurs élus, notamment dans le cadre d’un scrutin, les municipales, qui habituellement étaient un scrutin très populaire ; c’était avec les présidentielles le scrutin qui avait le mieux résisté à la crise de la participation qu’on constate depuis quasiment une quarantaine d’années en France. On voit notamment dans les grandes villes, dans les agglomérations urbaines des taux d’abstention qui dépassent 60 %, c’est même 70 % à Clermont-Ferrand, c’est donc extrêmement élevé. Par contre on le constate moins dans des villes comme La Bourboule, Le Mont Dore… En zone rurale ou semi rurale il y a peut-être plus de proximité, je dirais un attachement qui reste encore assez fort vis à vis de la fonction de maire qui fait que finalement la participation a plutôt bien résisté alors qu’on peut dire que ça a été quasiment une catastrophe dans les grandes villes alors même que par exemple à Montluçon ou à Clermont-Ferrand il y avait une relative incertitude ; donc on pouvait estimer que ça pouvait motiver les électeurs".