Le service des urgences du CHU de Grenoble est particulièrement touché ce samedi. Le personnel est en grève. A Chambéry ou Vienne, les membres du Collectif Inter-Urgences ont tenu des stands sur les marchés pour dénoncer le manque de moyens de l'hôpital public.
Les personnels du CHU de Grenoble sont en grève ce samedi, à l'appel des Collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences.
Ils souhaitent ainsi "sensibiliser la population et les élus au problème grave qui se pose à nous: la sécurité n'est plus assurée, la santé est en danger", expliquent-ils dans un communiqué.
En conséquence, le délai de prise en charge des patients devrait être allongé, mais la continuité des soins assurée. Le CHU de Grenoble invite donc toutes les personnes dont les soins ne nécessitent pas une prise en charge urgente à s'orienter d'abord vers leur médecin traitant.
- A Chambéry
A Chambéry, les personnels hospitaliers se sont rendus sur le marché pour distribuer des tracts et faire signer des pétitions aux usagers.
"Ils nous disent qu'ils nous soutiennent et qu'ils ne comprennent pas bien porquoi la santé n'est pas une priorité", raconte Céline Rubagotti, infirmière aux urgences et représentante du Collectif Inter-Urgences.
"On tient pour les patients"
Chaque mardi, ils organisent des rassemblements devant le centre hospitalier pour sensibiliser les patients mais aussi leurs collègues. Ils ont débuté le mouvement en mai, alors forcément, l'engagement est parfois ponctué de phases d'abattement.
"Si je tiens bon, c'est pour les patients. On fait ce métier par vocation. On fait ce métier pour s'occuper des patients dignement, sans danger. Et là ce n'est plus possible avec des patients qu'on laisse dans les couloirs. C'est inacceptable", ajoute Céline Rubagotti.
- A Vienne
Les personnels de l'hôpital de Vienne étaient eux aussi présents sur le marché ce samedi matin. Ils ont fait signé aux passants 1000 cartes de voeux adressées à Emmanuel Macron et qui lui seront envoyées une par une.
On peut tenir douze heures sans manger et sans pisser, donc on est résistant !
Le service des urgences de Vienne est en grève depuis le 16 mai. Hier, le 29 novembre, ce sont tous les services qui ont rejoint le mouvement. Et malgré les mois passés, les personnels veulent y croire : "bien sûr qu'on a eu des moments de doute. Mais vous savez on est des soignants : pendant douze heures, on tient sans manger et sans pisser donc on est résistant", commente Véronique, infirmière aux urgences de l'hôpital de Vienne.
Un mouvement national
Le gouvernement a annoncé le 20 novembre un plan d'urgence pour les hôpitaux publics, assorti d'une rallonge budgétaire, d'une reprise partielle de la dette des hôpitaux et de primes pour les personnels, qui n'ont pas été convaincus et réclament toujours des effectifs et des lits supplémentaires.Grève le 5 décembre
Dans un contexte de grève des urgences qui dure depuis huit mois, CGT, FO, SUD et le collectif Inter-Urgences ont relayé l'appel à la grève du 5 décembre pour la réforme des retraites, mais la date ne fait pas l'unanimité dans le secteur. Les internes sont appelés à la grève à partir du 10.A Chambéry, le personnel en grève se réunira à 13h30 devant le centre hospitalier avant de rejoindre la manifestation intersyndicale à 14h devant le palais de justice.
A Caen, le centre hospitalier a mis en lumière, à sa manière, la crise qui touche ses services.
L'hôpital de #Caen appelle à l'aide !#SoutienAlaGreveDesUrgences #EnsembleSauvonslHopital pic.twitter.com/8yU17S4Djw
— L'Inter-Urgences (@InterUrg) 29 novembre 2019