Ce lundi 29 juin, le directeur de l'usine Air Products & Chemicals de Saint-Quentin-Fallavier, cible de l'attentat de vendredi, a indiqué n'avoir jamais constaté de "problème de comportement" chez Yassin Salhi, le principal suspect.
"On n'a jamais eu de problème de comportement avec ce monsieur", a déclaré le directeur de l'usine Jean-Marc Vinit lors d'une conférence de presse tenue devant l'entrée du site. "Il avait un badge pour avoir accès au site", a confirmé ce cadre.
L'entreprise qui employait Yassin Salhi "est un service de messagerie qui vient au coup par coup à notre demande. Pour prendre des bouteilles et pour livrer nos clients", a-t-il ajouté.
Venu témoigner devant la presse, un salarié, identifié par son seul prénom Mounir, a également souligné le comportement normal du meurtrier présumé. "Il avait le comportement d'une personne que l'on voit et que l'on fréquente tous les jours sur notre lieu de travail", a déclaré Mounir.
Interview France 3 Rhône-Alpes
Yassin Salhi a affirmé aux enquêteurs avoir décapité son patron avant de foncer au volant d'une fourgonnette dans des bouteilles de gaz avec la probable intention de déclencher une explosion sur ce site classé Seveso.
"On a tous été surpris par un bruit très fort et le bruit a fait déclencher l'alarme incendie. On ne se pose plus la question de qu'est-ce qui se passe? Qu'est qu'on a vu? qu'est-ce qu'on n'a pas vu? L'objectif N°1 c'est de quitter les lieux sans savoir si c'est une simulation", a témoigné Mounir. "On se rend compte que c'est grave quand on voit un, puis deux camions de pompiers, les gendarmes, un périmètre de sécurité, l'évacuation..., a-t-il complété.
Yassin Salhi a également "ouvert quelques cylindres" de gaz stockés sur place. "Je ne veux pas minimiser l'impact de ces actes mais je ne veux pas dramatiser. Je ne veux pas spéculer", a relevé Ivo Bols, le président pour l'Europe d'Air Products.
Interview France 3 Rhône-Alpes
M. Bols a indiqué qu'à la suite de ces "événements", les procédures d'accès au site ont été "revues". "On a augmenté notre niveau de sécurité partout dans le monde", a-t-il ajouté assurant que le site de Saint-Quentin-Fallavier n'avait jamais, à sa connaissance, fait l'objet de menaces.
Le groupe a indiqué que la trentaine de salariés présents sur l'un des deux sites Air Products de Saint-Quentin-Fallavier faisaient tous l'objet d'un suivi psychologique. "On leur demandera individuellement s'ils sont prêts ou pas prêts" à reprendre le travail, a expliqué M. Bols.