Objectif de la réforme, portée par le projet de loi Macron: rendre le permis moins cher et raccourcir les délais d'attente. Les députés ont déjà adopté les mesures, ce qui ne semble pas au goût de la profession.
"Je suis pris pour un con par Macron", "un carnet de timbres et un permis de conduire", "la formation du conducteur n'est pas un objet de consommation comme les autres",
peut-on lire sur les affiches collées sur les véhicules auto-école. Ce lundi dès 8h30, sur le parking d'Alpexo, elles ont formé un cortège, direction la Préfecture.
Après une journée de mobilisation à Paris vendredi dernier, les syndicats (Unic, CNPA, Unidec et Fnec) et plusieurs réseaux d'auto-écoles se sont mobilisés une nouvelle fois pour protester contre la réforme du permis de conduire. Treize villes en France sont concernées par les blocages, dont Grenoble.
reportage de Jean-Christophe Pain et Dominique Semet
Suppression du minimum des 20 heures, des agents de la Poste à la place des inspecteurs
Les syndicats d'auto-écoles veulent faire évoluer le contenu du projet de loi Macron, dont l'examen se poursuit cette semaine à l'Assemblée nationale. Ce qui les inquiète? Le recours possible à d'autres intervenants que les inspecteurs pour les examens pratiques du permis de conduire... notamment des agents de La Poste.Le nerf de la guerre reste la suppression du seuil minimal obligatoire de vingt heures de cours avant présentation à l'examen. "Ce n'est pas acceptable", prévient Frédéric Martinez, directeur du réseau ECF. Pour lui, cette mesure revient à "envoyer un mauvais signal" aux jeunes conducteurs.
Les professionnels refusent également que l'évaluation initiale puisse se faire à distance, sans contact direct avec un professionnel, comme le prévoit la loi.
Manuel Valls: "On ne cède pas"
"On discute, bien sûr, mais on ne cède pas", a déclaré ce lundi le Premier ministre sur Europe 1. La disposition contenue dans le projet de loi Macron est "un coup de jeune, commel'avait dit le président de la République, pour baisser le coût du permis de conduire et réduire les délais. Donc on ne cède pas", a-t-il expliqué.
Les professionnels estiment néanmoins que la mobilisation de vendredi a permis de renouer le dialogue. Une réunion est prévue demain entre les organisations syndicales et le rapporteur thématique du projet de loi Macron, le député PS Gilles Savary, a indiqué M. Martinez.