Le projet de la nouvelle « ligne E » reliant Bellecour à l’Étoile d’Alaï a été abandonné par la Métropole de Lyon. Une décision contre laquelle les élus du territoire se fédèrent et appellent à la mobilisation des habitants.
Ils veulent un métro pour leurs communes et comptent bien le faire savoir. Jeudi 20 mai, les maires de Tassin la Demi-Lune, Sainte-Foy-lès-Lyon, Charbonnières-les-bains, Francheville, Craponne, Marcy-L’étoile, Lyon 02, La Mulatière, Saint-Genis-les-Olières, Grézieu-la-Varenne et Oullins se sont rassemblés pour faire entendre leur voix auprès du nouvel exécutif métropolitain et du SYTRAL qui organiseront une nouvelle consultation à l’automne.
En attendant un site internet a été crée appelant à la mobilisation de la population.
La meilleure option de transport pour l'ouest?
L'objectif de cette journée d'action pour les élus "est de montrer qu'il y a des problèmes de déplacements dans l'ouest". Pour Véronique Sarselli, maire de Sainte Foy Les Lyon, "il faut des transports qui correspondent aux besoins. Le métro E répond aux besoins." A contrario, le transport par câble ne serait pas d'ampleur suffisante, "le transport par métro représente cinq fois plus de déplacements et n'a pas les impacts paysagés du téléphérique".
Tous les élus pointent par ailleurs le grand déséquilibre entre l'offre de transports en commun à l'est de la Métropole par à rapport à l'ouest. Une disparité qui milite en faveur d'un métro en direction de Francheville.
Les élus rappellent que cette ligne permettra de relier Bellecour à la Gare d’Alaï (Francheville) en 10 minutes, en passant par Tassin la Demi-Lune et le cinquième arrondissement de Lyon. Selon eux, un projet d’une telle envergure permettra de désenclaver massivement l’ensemble de la zone : Entre 50 et 75 000 voyageurs quotidiens pourraient fréquenter cette ligne ; l’intervalle entre les rames serait de 4 minutes en heure de pointe ; deux correspondances sont intégrées au tracé (métro A et D) ; et il serait opérationnel 7 jours sur 7, à l’horizon de 2030.
Pour Yann Cucherat, Président du collectif « Un Métro pour 2030 » et leader de l’opposition municipale, le métro E est "un projet structurant qui pourra répondre aux enjeux de pollution et de qualité de l'air". Selon lui "ne rien faire pour désengorger l'ouest lyonnais et notamment le tunnel sous fourvière est une gabegie".
Une nouvelle concertation
Entre mai et juin 2019, une concertation publique avait été lancée par Gérard Collomb, le maire de Lyon à l'origine du projet. Les habitants avaient à se prononcer sur le choix du tracé parmi deux scénarios (départ de Bellecour ou d’Hôtel de Ville), l’implantation des stations (plusieurs choix) et les attentes et besoins en matière d’accès aux stations.
Mais revirement de situation à la suite des dernières élections en 2020, le projet de ligne E du métro est renvoyé aux calendes grecques par Bruno Bernard (EELV) - actuel président de Lyon Métropole et du Sytral, l’autorité organisatrice des transports dans l’ensemble du département du Rhône - au profit d'un projet de téléphérique par câble. Cette proposition suscitant des réticences, la Métropole de Lyon a annoncé la mise en place d’un nouveau débat public programmé pour septembre 2021.
Pour les élus écologistes, cette nouvelle concertation a vocation à "prioriser les différents projets de métro à Lyon".
Le maire de Tassin la Demi Lune, Pascal Charmot, mobilisé en faveur du projet de métro E voit dans cette nouvelle concertation l'occasion de "continuer à le soutenir, à le défendre et à montrer à la Métropole que nous en avons besoin".