Le système informatique qui remplacera le logiciel défectueux de paiement des salaires des militaires appelé Louvois devra être testé et choisi dans un délai "très court" d'un an, a annoncé, ce mardi 3 décembre, Jean-Yves Le Drian, lors d'un déplacement à Varces, en Isère.
Le ministre de la Défense a confirmé devant les chasseurs du 93e régiment d'artillerie de montagne sa décision d'abandonner Louvois, "ce logiciel en perdition", "qui ne fonctionnera jamais correctement", responsable de multiples dysfonctionnements depuis son entrée en fonction en 2011. Il s'est fixé pour objectif de commencer dès 2015 "la bascule" sur le nouveau système. Mais en maintenant une double commande jusqu'à ce que ce nouveau dispositif ait fait ses preuves.
Pour affirmer sa détermination, M. Le Drian a souligné que l'organisation de ce nouveau projet sera bâtie "sur le modèles des programmes d'armement". "Pour ne pas reproduire les erreurs du passé", le ministre a décidé de confier la mise au point du nouveau logiciel "à de grands professionnels". Un "dialogue compétitif" sera ainsi lancé prochainement auprès de professionnels des systèmes d'information qui devront proposer un nouveau dispositif.
"A ces professionnels spécialisés, je vais donner un an, c'est un délai très court", a-t-il souligné, en rappelant que Louvois a été bâti sur une vingtaine d'années. Il est cependant "essentiel", selon lui, "pour concevoir, puis tester, vérifier, ajuster le prototype, et pour finir faire le bon choix, celui d'un système qui répondra à nos attentes".
Dans l'attente du nouveau système, il va falloir continuer avec Louvois, en tentant d'en limiter les dysfonctionnements, a-t-il souligné. Le dispositif d'urgence mis en place depuis un an - numéro vert, équipes de soldes renforcées... - sera en particulier maintenu.
Des dizaines de milliers de militaires affectés
Le ministre avait annoncé la semaine dernière l'abandon de Louvois, un système qui continue de générer des erreurs, en plus ou en moins, dans le calcul des soldes, malgré de multiples interventions pour tenter de le stabiliser.
Evoquant la complexité du système des soldes, et les 174 primes et indemnités différentes auxquelles peuvent prétendre les militaires, il a annoncé un "effort de simplification", pour que le nouveau système soit en capacité d'intégrer cet ensemble d'informations. La gestion des soldes a également été clarifiée, le paiement des militaires relevant désormais du Service du commissariat aux armées.
M. Le Drian s'est à nouveau refusé à désigner des responsables du désastre Louvois, dont la mise en place précipitée avait été décidée pour le quinquennat précédent.
Depuis 2011, des dizaines de milliers de militaires ont vu leurs soldes amputées, voire pas payées du tout, alors que certains d'entre eux servaient en opération extérieure, en Afghanistan ou au Mali, laissant leurs familles dans de graves difficultés.
M. Le Drian, qui s'est impliqué depuis un an pour tenter d'améliorer les conditions matérielles de militaires, a promis de veiller personnellement à la mobilisation des services de la Défense sur le dossier.