A l'approche des fêtes de fin d'année, l'association Justice Animaux Savoie (AJAS) lance une vaste campagne de sensibilisation à la maltraitance des homards, souvent présents sur les tables de réveillon, après de longs mois de souffrances.
Symbole de faste et de festivités, le homard est particulièrement convoité en ce mois de décembre. Mais entre le moment où il est pêché, et le moment où il est consommé, de longs mois s'écoulent.
Les conditions de conservation des homards révoltent certains militants, comme Pauline di Nicolantonio, présidente de l'association Justice Animaux Savoie (AJAS). "Ce sont des consommateurs qui nous ont dans un premier temps alertés sur Facebook" raconte-t-elle. "Ils s'étonnaient de voir, dans les grandes surfaces, des homards vivants, et ils nous ont demandé d'où ils venaient, comment arrivaient-ils sur cet étal?".
Pêchés au Canada, vendus vivants en Savoie
L'association débute alors une enquête pour retracer le fil conducteur de l'importation de homards en France. Et pour ces crustacés, la route est longue.
Principalement acheminés d'Europe en camion ou en bateaux, certains viennent aussi du Canada ou des Etats-Unis, en avion. Première aberration pour l'AJAS, qui dénonce le coût environnemental du transport. Mais l'association s'insurge surtout contre conditions de conservation des crustacés, entre le moment où ils sont pêchés, et celui où ils sont vendus.
"Au Canada, la grosse saison de pêche débute au printemps et se termine à peu près en juin. Les homards qui sont vendus pour les fêtes de fin d'année peuvent donc rester jusqu'à neuf mois, vivants, entassés dans d'immense bacs entreposés dans des hall, explique Pauline. Il faut faut savoir que ce sont des animaux solitaires. Dans leur milieu naturel, il évoluent sur un territoire d'environ 10km chacun. La promiscuité qui leur est infligée pendants tous ces mois est contre-nature pour eux.".
Du fait de ces traitements, certains homards développent des comportements d'agressivité et de cannibalisme. C'est aussi pour cette raison que leurs pinces sont ligotées directement après la pêche.
"Aujourd'hui nous formulons deux demandes claires. Nous demandons aux consommateurs de renoncer aux homards pour les fêtes, compte tenu de la maltraitance qu'ils subissent. Et nous demandons, logiquement, aux enseignes de ne plus commercialiser de homards tant qu'ils ne sont pas tués dans des conditions décentes".
Des méthodes d'abattage moins cruelles existent, mais pas en France
La presque totalité des commerces contactés par l'AJAS n'ont pas souhaité s'exprimer, excepté le groupe Provencia qui fournit notamment Carrefour Market. Réponse : s'il y a une demande des consommateurs, il y a une offre du fournisseur.
C'est très décevant car les consommateurs ne sont pas informés, et ne réalisent peut-être pas la cruauté de cette mise à mort
Selon la présidente de l'association.
Toujours selon elle, toutes les méthodes se valent : démembrement, ébouillantage, décapitation en pleine conscience. Les animaux souffrent alors que d'autres solutions de mise à mort existent. "En Suisse par exemple, les abattoirs sont équipés d'un outil appelé "crustastun" qui permet d'électrocuter les homards. L'étourdissement est donc instantané".
En France, jusqu'ici, il n'y a pas de réglementation spécifique sur la mise à mort des homards.
L'AJAS a donc lancé une pétition en ligne pour interdire au groupe Provencia de commercialiser des crustacés. Plusieurs membre de l'association prévoient de manifester devant le Carrefour Market de Grésy-sur-Aix samedi 10 décembre.