Pédophilie au sein de l'Eglise : un appel aux victimes du père Louis Ribes, le "Picasso des églises", lancé par les diocèses de Lyon, Grenoble-Vienne et Saint-Etienne

Il était surnommé le "Picasso des églises". Le père Louis Ribes, décédé en 1994, est accusé d'avoir agressé sexuellement des enfants dans les années 70-80.

"Nous avons acquis la certitude, en octobre dernier, de la véracité des faits"Dans un communiqué publié le 13 janvier dernier, le diocèse de Lyon , le diocèse de Grenoble-Vienne et celui de Saint-Etienne reconnaissent l'existence d'une nouvelle affaire de pédophilie au sein de l'Eglise. Le prêtre était célèbre pour ses multiples créations artistiques.

Appel aux victimes

Le père Louis Ribes, décédé en 1994 à 74 ans, a fait l'objet, durant l'été 2021, de signalement par des victimes présumées, auprès du diocèse de Lyon. Le diocèse de Lyon évoque les témoignages que "plusieurs personnes" lui ont adressés.  Dès lors, les responsables du diocèse de Lyon "expriment aux personnes victimes du père Ribes leur profonde compassion, leur honte qu'un prêtre ait pu commettre de tels actes". Dans son communiqué, le diocèse diffuse par ailleurs une adresse mail à l'attention d'éventuelles victimes encore inconnues pour qu'elles se fassent connaître auprès du bureau diocésain d'accueil des victimes : signalement@lyon.catholique.fr.

Le "Picasso des églises"

Louis Ribes (1920-1994) n'était pas seulement prêtre. Il était également un artiste considéré comme talentueux, dont une diverses œuvres (vitraux, chemins de croix, tableaux) étaient exposées jusqu'ici dans diverses églises du Rhône et de la Loire. Il était surnommé "le Picasso des églises" pour son style cubiste et coloré. Les diocèses de Lyon, de Grenoble et de Saint-Etienne annoncent que, "par respect pour les victimes", ses œuvres seront "progressivement déposées et remisées". L'artiste, qui exposait ses œuvres jusqu'en 1951, signait du pseudonyme RIB. Séduits par son style moderne, des prêtres lui commandaient des œuvres ; il a ainsi laissé derrière lui des centaines de tableaux ainsi que plusieurs vitraux et chemins de croix, dont celui de Chambost-Allières, inscrit aux Monuments historiques. Selon le diocèse de Lyon, les décrochages ont été décidés

à la demande de certaines victimes. Le retrait des vitraux est soumis à l'autorisation

des mairies, propriétaires des murs des églises.

Enquête de la Ciase

A ce stade, le diocèse de Lyon n'a pas précisé le nombre de victimes présumées qui lui ont été signalées. Aucune information précisant les lieux, dates et nature des actes évoqués n'ont par ailleurs été communiquées. "Des jeunes garçons et de jeunes filles ont été agressés par ce prêtre", a indiqué

le diocèse de Lyon à nos confrères de l'AFP, sans pourvoir préciser le nombre

exact de victimes ou d'agressions, principalement commises dans les années 1970-1980. Les faits, aujourd'hui prescrits, ont pu être confirmés grâce au concours des

enquêteurs de la Commission sur les abus sexuels dans l'Eglise catholique (Ciase),

ajoute le diocèse lyonnais, déjà affecté ces dernières années par les retentissantes

affaires Preynat et Barbarin.

Le récent rapport de la Ciase sur la pédocriminalité dans l'Eglise de France depuis

les années 50 estime à 330 000 le nombre de personnes victimes de violences sexuelles

quand elles étaient mineures, de la part de clercs, de religieux ou de personnes

en lien avec l'Eglise.

                                           

                                              Cellules d'écoute

  • Pour le diocèse de Lyon

04 78 81 48 45 ou signalement@lyon.catholique.fr

  • Pour le diocèse de Saint-Etienne 

04 77 59 30 66 ou accueil.victimes@diocèse-saintetienne.fr

  • Pour le diocèse de Grenoble Vienne

07 68 77 29 60 ou cellule.ecoute@diocese-grenoble-vienne.fr

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