Des parcelles de pins Douglas ont littéralement grillé au soleil cet été. Cette conséquence de la canicule n'est pas trop grave, mais interpelle les forestiers. Ce résineux, très cultivé en Auvergne, représente plus de 10% des espèces de la forêt privée dans l'Allier.
Plus que la sécheresse, c'est en effet une forme d'insolation qu'ont subit les pins originaires d'Oregon. "Les arbres, comme les hommes, transpirent... et pour éviter de trop transpirer, il y a une mécanique qui fait fermer des petites fenêtres au niveau des aiguilles pour que l'eau reste dans la plante. Cet été l'ensoleillement était si fort que cette mécanique-là n'a pas pu se faire et donc les arbres ont quand même transpiré contre leur gré et ont fini par griller, tout simplement",explique Adrien Bazin, technicien forestier du centre régional de la propriété forestière Auvergne.
Au Vernet (Allier), plus de 6.000 arbrisseaux ont été plantés en mars dernier sur une parcelle de 6 hectares. Un tiers n'a pas survécu. Des dégâts importants, mais paradoxalement pas si graves que cela. "C'est même moins grave aujourd'hui parce qu'on peut réagir, on peut venir regarnir. Si c'est des individus qui ont 10-15 ans, c'est plus compliqué", estime Jérémy Delfolie, gestionnaire forestier.
Pour anticiper une situation qui pourrait devenir plus grave, avec un éventuel réchauffement climatique, des études sont menées pour trouver des cultures alternatives, comme celle du pin de Corse, de Calabre ou du cèdre. Le pin sylvestre ou l'acacia pourraient aussi être des bons candidats. Pour l'instant, le Douglas reste l'arbre le plus utilisé par les scieries auvergnates, pour ses qualités de bois de construction.