Le gouvernement double les moyens consacrés à la lutte contre les violences faites aux femmes dans un plan triennal qui comprend notamment des mesures visant à favoriser les plaintes et améliorer le recueil de preuves en cas de viol. A Grenoble, on attend de voir.
Le plan interministériel, présenté par la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, vise à "prévenir la formation des violences notamment par l'éducation et la sensibilisation du grand public" et "sortir les victimes de ce cycle infernal le plus rapidement possible", a déclaré la ministre. Doté de 66 millions d'euros, il ambitionne de "ne laisser aucune violence déclarée sans réponse pénale, sanitaire et sociale." Il comprend notamment 1.650 nouvelles places d'hébergement d'urgence en France et le doublement des effectifs de travailleurs sociaux dans les commissariats et gendarmeries.
Les derniers chiffres de l'Insee montrent que sur deux ans (2010-2011), 1,2 million de femmes de 18 à 75 ans ont subi des violences physiques ou sexuelles, soit 5,5% de cette tranche d'âge.
En moyenne ces dernières années, 220.000 femmes par an ont été victimes de violences conjugales, mais moins d'une sur trois s'est déplacée à la police ou à la gendarmerie. Selon une étude du ministère de l'Intérieur, 148 femmes sont mortes en 2012 victimes de leur conjoint ou ex-conjoint, soit en moyenne une tous les 2,5 jours.
Pour sensibiliser le grand public, une campagne audiovisuelle intitulée "contre les violences, libérons la parole" a été lancée, et le plan comporte des mesures visant à "mobiliser l'ensemble de la société" comme la formation des enseignants, magistrats, travailleurs sociaux ...
Un plan triennal (2014-2016) qui va dans le bon sens, selon les associations grenobloises où l'on se veut attentives à la mise en place effective des mesures prévues.