Sur l'aérodrome d’Ambert-Le Poyet, dans le Puy-de-Dôme, trois femmes et trois hommes enchaînent les figures de voltige aérienne à 300 km/h. Leur avion monoplace leur permet d’évoluer au plus haut niveau (Advanced et Elite). Ils préparent le championnat de France.
Deux rapaces de belle envergure planent au-dessus de l’unique piste de l’aérodrome d’Ambert-Le Poyet dans le Puy-de-Dôme. Ils sont aux premières loges pour assister aux voltiges d’un autre oiseau, bleu foncé, qui vrombit à chaque accélération. Aux commandes du monoplace, c’est Salomé Gilles qui évolue dans le ciel clair. Elle vient d’Antibes et pratique la voltige aérienne depuis quatre ans. A 31 ans, elle espère décrocher une place en équipe de
France pour les mondiaux de 2021 (catégorie Advanced) « On la veut tous cette place ! ». Alors chacun des six pilotes à l’entraînement enchaîne les vols. Quinze minutes éprouvantes pour le corps et pour l’esprit.A #Ambert, voici les images vertigineuses de 6 pilotes préparant le championnat de France de #voltige aérienne.
— Solenne Barlot (@SolenneBarlot) July 20, 2020
Images : Elodie Monnier pic.twitter.com/09DeEXdqxa
Dépassement de soi et esprit d'équipe
Frédéric Combaneyre, informaticien de 48 ans, pilote Normand (club de Bernay) explique : « Il faut encaisser les accélérations de l’avion, ça peut monter jusqu’à 8G (NDLR: une pression de 8 fois le poids de son corps) et en même temps il faut garder la concentration au maximum pour être très précis dans la succession des figures. Ce qui me plaît dans ce sport c’est le dépassement de soi, le contrôle de la machine mais aussi l’esprit d’équipe que cela implique car au sol, on est tous attentifs à la voltige de l’autre. Il faut sans cesse peaufiner le geste, c’est addictif ! »Le stage de préparation au championnat de France est coaché par un champion du monde par équipe (en 2009) Pierre Varloteaux. Au bord de la piste, il observe les vols de chaque pilote et les commente sur le répondeur téléphonique du voltigeur. Ce dernier, une fois au sol écoutera les commentaires du coach afin d’améliorer sa chorégraphie. Pendant qu’un pilote vole, les autres répètent les gestes au sol comme une danse sans musique où les humpty bump, les boucles, les vrilles ou les tonneaux sont mémorisés comme autant de figures imposées. Ces figures peuvent être enchaînées librement et agrémentées de rotations propres à chaque voltigeur. Les programmes en compétition durent 4 minutes.
Pierre Varloteaux a l'habitude d'encadrer ces stages, comme le montre cette vidéo.