Des salariés du géant de l'informatique IBM-France ont fait grève, ce jeudi 26/05, pour protester contre un plan de la direction prévoyant la suppression de 360 postes. A Aubière, le site emploie plus de 150 salariés, selon la CFDT.
Environ 75 salariés se sont rassemblés jeudi matin devant leur entreprise à Aubière, soit environ les moitié des effectifs du site. Preuve que l'inquiétude est bien réelle chez IBM. La direction du géant de l'informatique prévoit de supprimer 360 postes en France. Ce PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) serait le 5e plan de départs dans l'entreprise depuis 2012, selon les syndicats. L'établissement Centre-Est, qui compte environ 400 salariés selon la CFDT, possède 3 sites en Auvergne Rhône-Alpes : Grenoble, Ecully près de Lyon, et Aubière (environ 150 salariés) . Il pourrait perdre jusqu'à une centaine d'emplois, estiment les syndicats. "Trois métiers sont visés", explique Mathieu Josien, délégué syndical CFDT, "les managers de projets et deux niveaux de techniciens informatiques".
"Délocalisations du job"
Une coupe dans les effectifs, alors que paralèllement serait prévue la création de "320 postes" à Lille, mais aussi "dans les pays de l'est, en Pologne, en République Tchèque ou encore en Inde", poursuit Mathieu Josien. Pour la première fois, l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, Unsa) redoute des "licenciements secs" face "aux différents projets de délocalisations du job". Dans un communiqué, elle dénonce "une spéculation sur les coûts salariaux", ainsi que des pratiques "d'optimisation fiscale à grande échelle" n'ayant "d'autre but qu'augmenter à court terme le dividende pour les actionnaires".
Plus de "flexibilité"
Contactée par l'AFP, la direction d'IBM indique que le PSE, "destiné à mettre en oeuvre une plus grande flexibilité" dans l'entreprise, est encore en cours de négociation avec les partenaires sociaux. "On commence par du volontariat et nous espérons que cela suffira, mais si malheureusement, ce n'était pas le cas, il se pourrait qu'on passe à des départs contraints", admet-elle.Refuser "le démantèlement"
Selon les syndicats, IBM compte moins de 7000 employés en France. "Différents projets (...) se sont succédés depuis plusieurs années, entraînant une baisse des effectifs d'IBM France de 63 % en 20 ans", soulignent-ils. Et l'avenir ne promet pas d'inversement de tendance, selon Mathieu Josien qui souligne que "1000 suppressions de postes supplémentaires" sont prévues "dans la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences d'ici à 2018".Une pétition a été lancée à l'échelle nationale pour refuser "le démantèlement d'IBM France" et dire "non aux licenciements". Selon la CFDT, mercredi 25 mai, elle avait recueilli "1500 signatures".